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Biographie :

Ancien pensionnaire de la Villa Médicis, Jérôme Delaplanche est docteur habilité en histoire de l’art.
Ses travaux portent essentiellement sur l’art français et italien des XVIIe et XVIIIe siècles.
Après avoir enseigné dans différents établissements du supérieur et travaillé au projet du Louvre Abu Dhabi, il dirigea de 2015 à 2018 le département d’histoire de l’art de l’Académie de France à Rome – Villa Médicis.
Il travaille aujourd'hui au Centre des Monuments Nationaux.

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Citations et extraits (49) Voir plus Ajouter une citation
Jérôme Delaplanche
dans La Tribune de l'Art, 3 novembre 2021

Ce qu’on appelle études décoloniales (ou post-colonial studies) ne sont pas des recherches universitaires comme d’autres – qui étudieraient, comme on pourrait croire, le phénomène de la décolonisation. Il s’agit en réalité d’un militantisme politique dont l’objectif unique est une mise en accusation de l’Occident par une insistance obstinée sur son passé colonial et esclavagiste. La dimension morale et psychologique est centrale dans la définition. L’objectif de l’approche « décoloniale » n’est pas d’ordonner des faits dans une perspective historique mais de prononcer des jugements de valeur pour en définitive dire du mal de la civilisation occidentale et uniquement de celle-ci. Ce n’est pas une recherche de vérité mais un travail de sape. Cette idéologie progresse aujourd’hui avec une virulence spectaculaire dans l’organisme déjà bien fragilisé (on dit « déconstruit ») de la pensée occidentale [2].
Or, et c’est l’évidence même, l’esclavagisme, les conquêtes territoriales et la colonisation sont des phénomènes mondiaux et transhistoriques. L’Occident n’y a joué qu’une part ; l’Islam aux VIIe et VIIIe siècles (le fameux Jihad, la guerre sainte) ou les Mongols de Gengis Kahn au XIIIe siècle ont été bien plus actifs et bien plus ambitieux.
Les cités helléniques ont colonisé le bassin méditerranéen. Marseille est une colonie grecque.
L’Empire romain est le résultat de la colonisation de l’Europe. La Gaule a été colonisée par Rome pendant cinq siècles pour son plus grand bien, permettant ainsi le développement de son économie et l’essor d’une nouvelle civilisation. Pourtant, la conquête de la Gaule par Jules César a entraîné la mort d’un million de Gaulois et la réduction en esclavage de plus d’un million de personnes.
L’empereur du Mali au XIVe siècle, Mansa Moussa, est devenu un puissant empereur parce qu’il avait colonisé tous ses voisins lors de ses conquêtes en l’Afrique de l’Ouest : Gambie, Guinée, Côte d’Ivoire, Mauritanie, Niger et Sénégal.
Les Arabes ont colonisé tout le Maghreb et l’Espagne. Ils sont restés sept cents ans en Espagne ce qui est bien plus que les 132 ans de la France en Algérie. Et ils sont toujours en place au Maghreb.
Le Québec est le résultat de la colonisation de l’Amérique du Nord par la France.
Les Balkans et autres pays de la région ont été colonisés cinq siècles par l’Empire colonial ottoman jusqu’en 1913. (Ce sont donc des Européens colonisés par un empire musulman).
En Asie, le Japon a colonisé la Corée de 1910 à 1945.
La colonisation est le mouvement naturel de l’histoire. Chacun fut colonisateur ou colonisé selon les périodes de l’Histoire, selon sa force.
Or, et c’est là tout l’enjeu, le progressisme a réussi à imposer dans les esprits occidentaux une mutation paradigmatique cruciale : la force n’est plus une valeur positive. Dès lors, les notions de conquête, d’aventure, de puissance ne sont plus comprises, elles ne sont plus moralement admises. La critique de la colonisation devient alors une volonté de réécrire l’histoire à l’aune de la morale d’aujourd’hui.
Mais le véritable coup de génie du progressisme est d’avoir réussi à faire que ce basculement intellectuel s’applique uniquement à l’histoire européenne. Les décoloniaux peuvent alors tenir à l’endroit des autres peuples un discours victimaire, s’attachant à décrire systématiquement la souffrance des peuples dominés par les Occidentaux. Cette souffrance a existé, personne ne le conteste, mais il y a une immense différence entre étudier les situations historiques, comme la souffrance des peuples dominés, et utiliser cette souffrance pour accuser la civilisation occidentale d’être ontologiquement criminelle. Les décoloniaux font comme si tous les peuples du monde n’avaient pas partagé cette aspiration à la domination et comme si beaucoup d’entre eux ne l’avaient pas un jour ou l’autre violemment exercée.
L’histoire est alors instrumentalisée pour devenir une arme morale : faire le partage entre le bien et le mal, entre les méchants et les gentils. Cette moraline est désormais parfaitement assumée par certains historiens progressistes. Ainsi, selon Sylvie Thénault, agrégée d’histoire et directrice de recherche au CNRS, s’exprimant à Science-Po : « Être historien, c’est donner de la signification au passé et en proposer une vision. Une fonction de l’historien est de distinguer le vrai du faux, mais aussi le légitime de l’illégitime, les coupables des non-coupables. » En étant moraliste, la lecture historique en devient extraordinairement caricaturale, biaisée et malhonnête.
[…]
Mais le plus frappant reste la soumission des institutions et des intellectuels aux caprices émotionnels d’une petite minorité d’individus endoctrinés travaillant avec acharnement à une grande épuration de l’Histoire sur l’autel de la probité morale. Guidés par une volonté d’interdire ce qui n’est pas conforme à l’idéologie politiquement correct, ces derniers veulent chasser de l’espace public tout ce qui peut « offenser ». Nous sommes tombés au niveau des talibans qui ne supportent pas ce qui est contraire à leur vision du monde.
Pierre Jourde, écrivain, professeur d’université et critique littéraire, publia en 2019 dans L’Obs une tribune éloquente à cet égard : « Notre époque a la passion de la censure, et désormais cette censure n’est plus la vieille censure réactionnaire de droite, elle est presque exclusivement pratiquée par des gens qui se réclament de la gauche et du progrès, et exercent un véritable terrorisme intellectuel. C’est un retournement historique, qu’on étudiera lorsqu’on fera l’histoire des mentalités et des idées au XXIe siècle. Au nom du progrès, de la gauche, du Bien, on persécute et on empêche de parler ou de travailler des écrivains, des artistes, des journalistes, des intellectuels. »
Charlie Hebdo a pris acte lui aussi aujourd’hui de ce grand retournement. Il concède désormais que la censure a changé de camp. Dans son éditorial du 7 janvier 2020, « Les nouveaux visages de la censure », le chef de la rédaction expliquait qu’il y a « trente ou quarante ans », le politiquement correct « consistait à combattre le racisme ». Mais tout a changé. « La gauche anglo-saxonne a inventé le politiquement correct pour faire oublier son renoncement à lutter contre les injustices sociales. La lutte des classes, trop marxiste à ses yeux, a été remplacée par la lutte des genres, des races, des minorités, des sous-minorités et des micro-minorités. »



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l'originalité des oeuvres de Charles Parrocel, par rapport à celles des autres membres de sa famille réside dans ses choix iconographiques liés aux scènes de batailles, héritage de son père Joseph qui fut également son maitre.
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quelle que soit la variété des techniques employées par Joseph Parrocel l'écriture graphique reste identique d'une feuille à l'autre et identifiable comme telle. Un tracé anguleux, presque schématique par moment, un gout pour la forme suggérée plus que décrite, une recherche continuelle des contours avec plusieurs reprises de la même ligne, une certaine négligence par moment dans l'achèvement de certaines parties caractérisent son travail graphique.
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Dezallier d'argencille caractérise les dessins de Charles "comme ordinairement arrêté par un trait de plume avec un lavis léger à l'encre de Chine ou au bistre: on en voit d tout faits à la sanguine, extrêmement pochés, mais dune grande manière.".
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a défaut de dates précises nous pouvons répartir sa production en deux grandes époques: les encres les plus chargées durant son séjour en Italie, les lavis clairs et les crayons réhaussés de craie blanche après son retour à Paris.
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ce dessin est caractéristique du style plus tardif de l'artiste par son trait libre, nerveux et souvent repris. les contours fluides à la sanguine accentuent les effets de mouvement et de rapidité.
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Quelques différences, néanmoins séparent les deux techniques. le trait de plume est souvent rond, bref, ce qui accentue les volumes et crée une impression de dépouillement, que seules les applications de lavis viennent tempérer. La recherche du mouvement, de la vitesse est privilégié par rapport à l'analyse du détail. les traits sont appuyés et fermes, le tracé nerveux et énergique traduisant le plus souvent une rapidité d'exécution qui donne un rendu très allusif, sans pour autant amoindrir la sureté du trait.
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Quels que soient le médium et le sujet illustré, l'artiste demeure fidèle à certains types formels: une manière d'articuler les membre, une prédilection pour des silhouettes graciles comme privés d'ossature, de petites têtes ovoïdes prestement enlevées, des putti ballonnés. Que dire encore du bouillonnement des étoffes ou à l'inverse de la cassure schématique des plis, sinon qu'ils suggèrent d'une oeuvre à l'autre une parfaite unité de style.
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Joseph, Ignace François figure dans en bonne place dans cet ensemble par la grande diversité de ses inventions comme par la richesse de sa facture: cet artiste du XVIIIème siècle parait en effet avoir abordé tous les genres de l'allégorie à la scène religieuse, dans un style original qui semble peu marqué par le rococo. Ses oeuvres sont le plus souvent des dessins d'ensemble, à l'exception d'une étude de Putto et de mains.
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c'est avec un bonheur évident qu'il se joue des techniques humides, opposant avec force le lavis de bistre ou de carbone aux touches d'encre opaque appliquées à sec à peine humide. Il varie parfois, associant plume et pierre noire ou encore plume lavis et graphite. mais il s'agit le plus souvent d'interventions mineures, donnant au crayon ou à la plume un rôle indicatif.
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