La nature du silence mérite d'être examinée en détail. Il y a un intervalle de silence entre deux pensées. Ou entre deux notes de musique. Il y a le silence qui fait suite à un bruit. Il y a le silence artificiel imposé par la pensée, lorsqu'on dit : "Je dois être silencieux", et que l'on croit créer un vrai silence.
ll y a le silence du méditant qui reste assis là, immobile, et qui force son esprit au silence. Il s'agit chaque fois d'un silence artificiel, et non d'un silence réel, profond, qui n'est ni cultivé, ni prémédité. Psychologiquement parlant, le silence ne peut advenir que lorsque notre esprit n'enregistre absolument rien.Alors l'esprit, le cerveau est dénué de tout mouvement. Au coeur de ce silence, qui n'est ni induit ni cultivé, et qui n'est pas non plus le fruit d'une pratique, il se peut qu'advienne cette extraordinaire sensation d'une présence, de quelque chose d'incommensurable, et qui n'a pas de nom.