Gaëlle affirme que la dialectique passe par l’analyse des mots et non des maux. Par l’appropriation de son propre vocabulaire, par la création de ses propres grilles de lecture. Par la revendication de ses savoirs propres. Quotidiens. Construits dans l’individuation. Dans la subjectivisation. Plutôt que dans la subalternité. Qu’elle soit au grand capital ou aux camarades. Ne jamais se taire. Dire par tous les moyens. Y compris sans parole. En écrivant, en balayant, en souffrant, en rigolant, en livrant sa pensée. Imposer une morale de l’invisible. Pratiquer sans relâche un intime révélateur. Se poser comme étant. Elle est déjà sûre de ce qu’elle dit
Le papier-peint à fleurs bleu sur fond bardé de cercles verts de la chambre distille sa colère
Toutes proches de cette mer génitrice qu’elles soient, ces vacances résonnent pour sa mère comme peine, emmerdements et engueulades
Braquer le projecteur sur les conjuguées ignorance et arrogance de l’autre moitié de l’humanité
Gaëlle a la rage. Sans la force. Juste la rancoeur. Elle a mal à la bouche. A la langue. Ça pue
Aujourd’hui, journaliste, chercheuse, militante, j’ose vous transmettre mes interrogations et les réponses que j’ai pu glaner depuis 2008 sur la politisation/dépolitisation des organisations de femmes et féministes en contexte de mondialisation
les sociétés contemporaines, fortement empreintes de connexion numérique, mixent colonialité du pouvoir et patriarcat et ce double système de domination peut faire création épistémique
l’ institutionnalisation de genre impose de fait une dialectique des droits (des femmes – position défensive), inhibant celle de leurs luttes (position offensive)