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Biographie :

JOHANNE LEMIEUX est travailleuse sociale, psychothérapeute, conférencière, animatrice, auteur
Elle.a consacré ces dix dernières années à la recherche, à l’étude, à la création d’outils d’intervention psychosociale et surtout à la diffusion de connaissances psychosociales en adoption internationale, et ce, dans le cadre d’une pratique privée au Bureau de Consultation en Adoption de Québec et plus récemment, avec le Le Monde est ailleurs. Elle s’est également impliquée bénévolement dans un organisme d’adoption, a été chargée de mission au Cambodge et collabore toujours à l’écriture de textes publiés sur le site Québecadoption et sur le portail Abandon, adoption, autres monde.





Source : www.meanomadis.com/content/credo/article_equipe.asp?ID=5
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Premier mythe: un bon parent adoptant n'a besoin d'aucun préparation, qualité spéciale ou connaissance particulière
Deuxième mythe: Tout ce dont l'enfant adopté a besoin, c'est de l'amour, car l'amour, ça arrange tout!
Troisième mythe: Si c'est le destin, l'attachement mutuel sera automatique
Quatrième mythe: Un enfant adopté est un enfant exactement comme les autres
Cinquième mythe: Avec de la volonté, on peut tout réparer, tout effacer du vécu préadoption
Sixième mythe: L'avantage de l'adoption, c'est que les deux parents sont égaux
Septième mythe: C'est la faute des parents si un enfant adopté ne va pas bien
Huitième mythe: Les parents adoptants sont des gens très généreux et charitables
Neuvième mythe: Adopter après 40 ans, c'est idéal: on est plus sage et surtout ça garde jeune
Dixième mythe: Un parent adoptant déçu est un mauvais parent qui n'aurait jamais dû adopter
Onzième mythe: Un enfant ne peut pas se souvenir d'un évènement grave avant 2 ou 3 ans
Douzième mythe: On peut aimer un enfant par adoption, mais jamais autant qu'un enfant biologique
Extrait du sommaire
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L’océanfance

Il était une fois, une petite âme assise sur un nuage. Elle regardait les humains sur la terre et avait très hâte de se retrouver parmi eux. Elle avait hâte de faire du kayak, de jouer, de rire, de manger des fruits, etc.

Un jour, on lui annonça que c’était son tour de devenir un joli petit bébé. Elle pourrait enfin commencer la merveilleuse aventure de sa naissance, de son enfance et du reste de sa vie d’adulte.

Mais avant de partir, on lui expliqua que tous les nouveaux bébés humains sont des êtres précieux et importants qui méritent d’être protégés, aimés, peu importe leur beauté, leur intelligence ou leurs talents. On lui précisa aussi qu’au début de sa vie, elle ne pourrait pas survivre toute seule ni faire immédiatement toutes les activités qu’elle avait observées. Les petits bébés humains sont formidables, pleins de potentiel, mais très fragiles au début de leur vie.

Ils ne peuvent pas se nourrir tout seuls, pas se protéger tout seuls, pas se soigner tout seuls et doivent apprendre beaucoup de choses avant de pouvoir survivre par eux-mêmes. On lui expliqua que le début de sa vie serait comme un long voyage sur un bateau. Un voyage pour traverser une sorte d’océan entre le continent de sa naissance et son arrivée sur le continent du monde des adultes.

Pour survivre, grandir, apprendre, elle voyagerait sur un bateau que l’on nomme une famille. Sur ce bateau, il y aurait deux personnes adultes qui allaient être comme les capitaines et que l’on nomme un papa et une maman. Elle pourrait leur faire entièrement confiance pour l’aimer, la nourrir, la soigner.

Ce sont eux qui seraient responsables d’assurer sa survie, sa santé et de la transporter d’un côté de l’océan à l’autre côté sain et sauf.

Il se dit que c’était exactement ce qu’on lui avait dit qu’il arriverait. Alors, il s’endormit doucement en confiance.

Puis il se réveilla en sursaut, en panique. Il se retrouva dans l’eau, le bateau avait chaviré… et le capitaine avait disparu…Il avait très, très peur. Peur de se noyer, peur de mourir. Ce n’était pas ce qui était censé arriver. Il ne savait pas quoi faire.

Au moment où il allait se noyer, il fut recueilli par un autre bateau où il y avait un autre capitaine et beaucoup de petits bébés comme lui qu’on avait recueillis flottant également dans l’eau. Épuisé, affamé et inquiet, il n’avait pas le choix de monter dans ce bateau inconnu.

Il resta sur ce bateau quelque temps. Juste au moment où il commençait à faire un peu confiance au nouveau capitaine, il y eut une grosse tempête et le bateau s’échoua violemment sur une grève.

Ébranlé et traumatisé, il s’accrocha à un autre bateau qui vogua un temps avant de finalement lui aussi coulé au fond de la mer.

Le petit bébé nagea péniblement et sans savoir vraiment comment il y arriva, il se retrouva tout seul sur une plage.

Tout nu et tout petit, il se dit dans sa tête « Mais que m’arrive-t-il? J’étais censé traverser mon enfance sur un joli bateau avec deux gentils capitaines qui devaient m’aimer, me nourrir, me protéger, m’apprendre les choses importantes de la vie et me rendre de l’autre côté de l’Océanfance sans danger ». Est-ce de ma faute? Suis-je un bébé défectueux? Suis-je moins important et précieux que les autres bébés? Pourquoi les autres bébés ont-ils le même bateau et les deux mêmes capitaines et pas moi?

Il était tellement triste que pendant un moment, il douta même de vouloir vraiment traverser cet océan si dangereux. À quoi bon passer tout ce temps à souffrir pour peut-être un jour débarquer sur le continent des adultes?

Mais une petite voix intérieure, comme une flamme qui voudrait ne jamais s’éteindre, le poussa tout de même à survivre. Pour y arriver, il réalisa qu’il n’avait pas le choix d’attendre un autre bateau, car il était encore trop fragile, trop petit pour rester seul et réussir la traversée sans l’aide d’un capitaine. Par contre, il décida que cette fois-ci, si un bateau venait à passer par là, il prendrait le contrôle du bateau, ne ferait plus jamais confiance aux capitaines pour ne plus jamais se retrouver vulnérable, faible ou abandonné.

Quelque temps plus tard, un beau bateau qui avait l’air très solide, avec deux capitaines souriants passa par-là. À regret, mais désirant profondément survivre, il accepta l’invitation des deux capitaines de monter sur ce nouveau navire. Ces deux capitaines lui parlaient doucement en lui disant qu’ils cherchaient depuis très longtemps un petit matelot comme lui à aimer, à rassurer, à faire partie de l’équipage. Ils avaient très hâte de lui montrer comment l’univers était magnifique.

Encore en état de choc, le bébé écoutait sans vraiment entendre. Ses pensées étaient ailleurs. On ne le reprendrait pas à se laisser faire. Ce nouveau bateau ne serait au début qu’une simple bouée de sauvetage, rien d’autre. Il serait très vigilant, surveillerait les capitaines jour et nuit par peur qu’ils ne soient pas fiables, compétents, sécurisants. Par peur que ces nouveaux capitaines soient comme les autres qui avaient quitté le navire sans même l’informer, le laissant en grand danger. Avant de les aimer, de leur faire confiance et d’accepter de se sentir en sécurité, le bébé leur passerait des tests de navigation, de solidité, de gentillesse en étant parfois gentil parfois désagréable, parfois même opposants, tannants. Si nécessaire, il attaquerait la cabine de pilotage pour prendre leur place en cas de danger.
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Johanne Lemieux
Pour se sentir hors de danger et voir diminuer son insécurité affective, [l'enfant] aura besoin d'un parent qui ose jouer son rôle de parent, c'est-à-dire être à la fois une source disponible de nourriture affective, de stimulations sensorielles et cognitives, mais aussi un adulte qui discipline correctement, impose des règles claires et simples et ne laisse pas l'enfant prendre des décisions qui ne lui appartiennent pas.
p275, chapitre "une insécurité affective"
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La majorité des enfants adoptés sont en attachement plus insécurisé. Ils ont non seulement peur que la relation devienne moins bonne en cas de déception de l'adulte envers eux, et surtout, ils ont peur que cette relation disparaisse, que le parent sectionne le lien.
p 175, chapitre "Peur du rejet, de l'abandon et peur de décevoir"
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Le psychologue américain Ron Taffel écrit: Nous voyons dans nos bureaux de consultation une génération d’adolescents plus anxieux, stressés que les précédentes… Ce sont des enfants qui on reçu de l’amour, mais une attention agitée, fragmentée et distraite de la part de leur parent.

Quelle situation paradoxale! À une époque où les parents sont plus investis que jamais dans le bonheur de leurs enfants, ils offrent une multitude de « petits vidéoclips » d’attention et de connexion plutôt que le « long métrage » dont le cerveau de l’enfant a besoin pour se programmer dans la sécurité. Les cas d’adolescents anxieux et dépressifs augmentent du simple fait qu’ils n’ont pas été assez apaisés par une connexion active de qualité constante.

De son côté le psychologue canadien Gordon Neufeld constate les effets pervers à long terme de cette nouvelle réalité sur les relations parent-adolescent. Dans son excellent livre Hold on to your kids, il explique que les parents sous-estiment l’impact négatif de leur propre utilisation constante des technologies sur l’estime de soi de leur rejeton. Que comprend donc un adolescent qui voit ses parents passer plus de temps et surtout prendre visiblement plus de plaisir à regarder leurs messages textes 50 fois par jour que lorsqu’ils le regardent dans les yeux? Gordon Neufeld ajoute que c’est sans parler du fait que l’ado va les imiter. Et ce sont ces mêmes parents qui paniquent parce que leur adolescent se tourne vers ses amis plutôt que vers eux.
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Pour se sentir hors de danger et voir diminuer son insécurité affective, [l'enfant] aura besoin d'un parent qui ose jouer son rôle de parent, c'est-à-dire être à la fois une source disponible de nourriture affective, de stimulations sensorielles et cognitives, mais aussi un adulte qui discipline correctement, impose des règles claires et simples et ne laisse pas l'enfant prendre des décisions qui ne lui appartiennent pas.
p275, chapitre "une insécurité affective"
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En adopteparentalité, nous désignons comme normalité adoptive l'ensemble des défis physiques, affectifs, cognitifs et sociaux qui découlent des conditions de vie particulières de l'enfant avant, pendant et après son adoption.
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