J'avais tenté de partager mon temps entre deux villes, mais j'en arrivais à séjourner plus souvent à Savannah qu'à New York. Le climat à lui seul justifiait cette préférence. A la fin d'avril, New York luttait encore pour se libérer de l'étreinte de l'hiver, tandis qu'à Savannah un printemps chaud et clément déroulait déjà ses fastes depuis longtemps. Camélias, jonquilles et primeroses avaient fleuri en décembre et janvier, suivis par la glycine et les gainiers rouges. Puis à la mi-mars, les azalées s'étaient épanouies en gigantesques coussins blancs, rouges et vermeils. Le parfum du chèvrefeuille, du jasmin et des premiers magnolias commençait déjà à embaumer. Pourquoi retourner dans les frimas new-yorkais ?