Les danseurs connaissent leur corps d’une façon si aigüe qu’ils peuvent être en lui, devant lui ou au-delà de lui. Et cela dans l’alternance, en changeant parfois à chaque seconde, parfois à chaque minute.
Cette dualité est ce qui leur permet, quand ils sont sur scène, de se fondre en une seule entité. Ils s’appuient, se soulèvent, se portent, roulent, se séparent, se joignent, s’arc-boutent de sorte que deux ou trois corps deviennent un seul abri, comme une cellule vivante abrite ses molécules et agents, ou une forêt ses animaux.
Cette même dualité explique pourquoi ils sont si fascinés par la chute et l‘envol, pourquoi le sol les défie tout autant que l’air.