Alberto Salazar fut l'un de mes héros. Avant de basculer du côté obscur, je retiendrai de lui le jeune coureur arrogant qui, à la veille du marathon de New York, répondra à un journaliste qui lui demandait quelle place il visait : la première. Avant de remporter la course le lendemain. le coureur qui préférait mourir (14 minutes) que de perdre, ce qui lui coûtera des années de fatigue chronique après son duel avec Dirk Beardsley lors de marathon de Boston 1982, ce fameux « duel in the sun ». le coureur qui prépara les JO de Los Angeles 1984 dans un garage, derrière le pot d'échappement de sa voiture pour s'habituer à la pollution. Il aura probablement projeté sa formidable volonté de vaincre sur les coureurs qu'il entraînera 30 ans plus tard, sans la retrouver, et en cherchant des voies et des méthodes qui finiront par ternir sa légende.
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Cela pourrait être un film, le Rocky de la course à pieds. C’est l’histoire de deux coureurs, l’un sûr de lui, réputé arrogant, définitivement brillant, à l’apogée de sa carrière. L’autre plus rural, un dur au mal, avec la même volonté d’en découdre. Le ring : le marathon de Boston 1982. Les meilleurs sont au départ, il n’en restera qu’un. Sauf que dans le dernier kilomètre, ils sont encore deux. Salazar attaque, attaque et attaque encore, enchaîne les coups de boutoir. Beardsley encaisse, revient sans cesse. Sous une chaleur étouffante, Salazar rate volontairement le dernier ravitaillement pour conserver son avance : son corps lui fera payer le restant de ses jours. Il n'en a que faire : vaincre ou mourir. Dernière ligne droite, Beardsley jette ses dernières forces, Salazar conserve les derniers mètres d’avance qui lui donneront la victoire. Les deux hommes ne seront plus jamais les mêmes. 🏃♂️
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