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Citation de emdicanna


Il chercha des allumettes pour le radiateur à gaz et n'en trouva pas. Il s'assit dans un fauteuil du living-room et ses yeux errèrent sur les rayonnages et sur les objets divers qu'il avait collectionnés pendant ses voyages. Après le départ d'Anne, il avait rigoureusement supprimé toute trace de sa présence. Il s'était même débarrassé de ses livres. Mais peu à peu, il avait permis aux quelques derniers symboles de leur vie conjugale de reprendre leur place : des cadeaux de mariage venant d'amis intimes, et trop précieux pour être donnés. Une esquisse de Watteau offerte par Peter Guilliam, un groupe en porcelaine de Dresde, offert par Steed-Asprey. Il se leva de sa chaise et s'approcha du groupe, posé sur un buffet. Il aimait à admirer la beauté de ces personnages - la petite courtisane rococo, en costume de bergère, les mains tendues vers l'un de ses adorateurs, tandis que son minuscule visage était tourné vers le second. Il se sentait gauche devant tant de perfection fragile, comme il s'était senti gauche devant Anne lorsqu'il avait entrepris la conquête qui avait stupéfié la société londonienne. En un sens, ces petites figurines le réconfortaient ; demander à Anne d'être fidèle était aussi vain que d'exiger la constance de cette bergère sous son globe de verre. Steed-Asprey avait acheté ce groupe à Dresde, avant la guerre ; bien que ce fût la pièce maîtresse de sa collection il en avait fait cadeau au couple. Peut-être avait-il deviné que Smiley aurait besoin de la simple philosophie qui s'en dégageait.
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