L’interminable guet de Shimon Litvak avait commencé très tôt le matin, huit heures avant que l'on ne signale Charlie saine et sauve de l'autre côté de la frontière autrichienne, deux nuits et un jour après que Joseph eut expédié ses deux télégrammes à l'avocat de Genève pour qu'il les transmette à son client.
L'après-midi était bien avancé et Litvak avait déjà supervisé trois relèves de la garde. Personne pourtant ne semblait en avoir assez, personne ne semblait subir la moindre baisse d'attention, et le problème de Litvak n'était pas de maintenir son équipe éveillée, mais plutôt de persuader ses hommes de se reposer quand il n'avait pas besoin d'eux.