Ce n'est qu'au XIXe siècle, avec le romantisme et l'idéalisme allemands, que la pensée d'Eckhart connut un certain renouveau auquel fait sans doute écho la phrase de Jung citée plus haut. Franz le fit connaître à Hegel qui le mentionne dans ses Leçons sur la philosophie de la religion. Avec la publication au XIXe siècle de ses travaux en langue allemande, un nouveau débat eut lieu quant à l'orthodoxie. Certains, nombreux, notèrent l'indéniable panthéisme qui anime sa pensée et l'accent excessif qu'il mettait sur la compréhension symbolique des vérités religieuses. D'autres, notamment les néothomistes, encouragés par le recouvrement de ses manuscrits latins, s'attachèrent à le dépeindre comme un orthodoxe et un aristotélicien. Les recherches actuelles rejetteraient sans doute la première de ces définitions et questionneraient à tout le moins la seconde. aujourd'hui, on étudie tout particulièrement les connexions de sa pensée avec la mystique d'Heidegger et la tradition zen.