Johnnie Christmas

Je suis toujours choqué quand on part du principe qu’il faut absolument tuer d’autres êtres humains en sacrifice pour sauver sa peau. Des enfants décident de tuer leurs parents bien aimés pour survivre à un cataclysme qui n’a pas encore eu lieu.



Il est vrai qu’ils ont été élevés des années durant dans la secte du survivalisme. Bref, le constat de départ part sur une idée terrorisante que visiblement certains enfants ont bien assimilée. Le problème est que je n’y crois pas une seconde.



Le dessin est quelconque et ne brille pas par sa justesse et sa beauté. Fort heureusement, les personnages sont distinguables ce qui n’est jamais gagné d’avance. Les décors sont par contre assez absents.



Pour le reste, la lecture se suit au rythme des différentes actions venant perturber les plans du jeune meneur. Il y a suffisamment de tension pour tenir le lecteur en haleine. Mais bon, la conviction n’y est pas.

Peu de temps mort dans ce récit âpre, violent et fou. Mené tambour battant, on suit un groupe de jeunes qui éliminent purement et simplement leurs parents pour augmenter leur chance de survie en cas d'apocalypse majeur. Sous l'égide de Lucas, leur meneur persuadé du réveil imminent du volcan du parc du Yellowstone, le groupe s'organise. Mais rien ne se déroule comme prévu...



J'ai bien accroché à cette histoire qui parvient à maintenir l'attention jusqu'à la fin. Et même s'il y a des airs de déjà vu ou lu, d'agréables trouvailles parsèment l'album, rendant la lecture sympathique. La galerie de personnages en est un exemple parfait, donnant à voir ce que l'humanité fait de pire dans le genre humain. Personne n'est vraiment bon ou mauvais, Lucas manipule sans être un manipulateur, les suiveurs doutent, les décisions semblent irrévocables , bref rien n'est figé ou clairement établi, ce qui amène justement les effets de surprises.



Et puis au fil de mon avancée, j'ai trouvé des similitudes avec Take Shelter, le film de Jeff Nichols. Ce n'est pas du tout le même genre mais on retrouve une ambiance proche, angoissante et cette idée de folie chez une personne. Sheltered se révèle tout de même d'avantage brutal, moins fin et plus enlevé que Take Shelter. Pour revenir à ma lecture, levdoute s'est insinué tout doucement et il m'est passé par la tête cette petite réflexion : ce serait marrant que la prédiction de Lucas se réalise...



Un bon moment dans ce microcosme de fous !

Très violent : des survivalistes avaient tout prévu pour survivre en cas de conflit ou de catastrophe. Ils ont construits un refuge au fond des bois, à des kilométres de la moindre habitation.

ils avaient juste oublié un détail : à force de vivre dans la parano et d'éduquer leurs enfants à s'adapter, ils ont oublié que ceux ci pouvaient prendre des décisions à l'encontre de les leurs.

Très vite c'est l'hécatombe, la venue en plein chaos de 3 livreurs de panneaux solaires n'arrangera rien.

Cela fait penser à Waco ou Jones au Guyana (si je me souviens bien).

Cela vaut le coup de le lire jusqu'au bout....

Victoria et son père se sont installés depuis quelques semaines au Refuge, une communauté de survivalistes perdue en pleine montagne. Toutes les familles s'équipent de façon à faire face à tous les scénarios de fin du monde possible et pour cela s'arment sans compter. Mais personne ne pensait alors que le danger allait venir de l'intérieur : dans l'unique but de survivre, les enfants du Refuge vont se débarrasser des adultes, menés dans leur entreprise par le charismatique Lucas …



Sous-titré « récit pré-apocalyptique », c'est surtout cet aspect qui m'a attirée vers ce one-shot assez épais (car il comprend tous les tomes américains). Et la couverture est plutôt glaçante dans son genre ! Côté graphisme, c'est typiquement américain, avec des traits plutôt anguleux, du dynamisme et de la couleur (ce côté coloré n'est pas toujours présent dans les comics mais là, j'ai bien aimé car ce n'est pas des tons agressifs comme j'ai déjà pu en trouver ailleurs). Je n'ai pas grand chose à dire de plus au sujet du dessin : il rappelle d'autres séries et c'est plutôt un style que j'apprécie … il porte bien l'histoire en avant et on ne se mélange pas avec les personnages (qui sont pourtant assez nombreux). Le point de départ est intéressant : on est plongé dans une communauté survivaliste, chose qu'on ne connait pas trop en France mais qui est plus répandue aux Etats-Unis (même si on n'en trouve quand même pas à tous les coins de rue !). Rien que ce sujet avait déjà de quoi me plaire ! Mais la vie de la communauté va être vite bouleversée quand les enfants (bon, je devrais plutôt dire les adolescents) du Refuge vont se rebeller de façon définitive contre leurs parents. Dès la fin du premier chapitre, on est dans l'ambiance ! Ces enfants sont « dirigés » par Lucas et j'avoue qu'il n'est pas facile à cerner : est-il mégalomaniaque, est-il sûr de l'arrivée de l'apocalypse, veut-il le pouvoir pour lui … tout est possible et s'il est charismatique pour ses amis, de mon côté, je l'ai trouvé assez tordu ! Quant à Victoria, c'est l'héroïne féminine qui va amener le grain de sable dans tous ces beaux rouages (mais elle ne sera pas la seule). J'ai trouvé très intéressant et très réussi la façon qu'ont les auteurs de nous montrer la psychologie des personnages et de les voir évoluer, de voir comment les gens peuvent se soumettre à l'autorité d'un seul sans raison apparente ou logique. Par contre, il y a aussi beaucoup de violence, ce qui ne me dérange pas du tout car cela paraît logique et on peut même dire inévitable (si on compare aux faits réels ayant trait à des communautés sectaires dont certaines sont même citées dans l'album). Il y a donc du suspense, de l'action, des moments d'émotion et un final ironique comme je m'y attendais. J'ai dévoré ces presque 400 pages avec plaisir et intérêt et j'ai vraiment trouvé l'ensemble plutôt original malgré quelques rebondissements prévisibles.

Un comic book indépendant de fort bonne qualité. Si vous appréciez le genre post-apocalyptique ou les thrillers, vous y trouverez sans mal votre compte.
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