La Vallée n’est pas réellement une vallée. C’est plutôt une gigantesque étendue de sable bordée de hautes montagnes aux sommets déchiquetés. Mais je ne suis jamais allé jusqu’aux montagnes. Je les préfère lointaines, bleutées par la brume, incertaines. Ce désert encastré est hérissé de pics vertigineux. J’ai longtemps cru qu’il s’agissait de plantes de pierre, d’arbres de rocailles. Je me plaisais à croire qu’en enfouissant un caillou dans le sable, un de ces pics se mettrait aussitôt à pousser. Je crois même en avoir fait l’expérience. I