C'est en ces jours douloureux qu'elle adresse trois lettres au pape. [...] La première des lettres, la plus courte, mérite d'être entièrement citée.
"Aliénor, par la colère de Dieu, reine d'Angleterre, duchesse de Normandie, comtesse d'Anjou, regrette que le pontife n'ait daigné envoyer en Allemagne ni un sous-diacre, ni un acolyte, alors que lui-même aurait dû se déranger pour obtenir la libération du roi. Il devrait se rappeler que c'est grâce à Henri, père de Richard, que la nef de saint Pierre n'avait pas fait naufrage au moment du grand schisme déclenché par le père d'Henri VI, Frédéric Barberousse: à Châteauroux, Henri et Aliénor elle-même avaient mis à la disposition de Rome les ressources nécessaires. Que l'Eglise romaine rougisse et pleure de ne point secourir Richard, son fils si valeureux."
"Les buchers des sorcières s'élèvent au cours d'un XVIe ciècle que l'on croit lumineux parce qu'il est le temps d'Erasme, de Vinci, Ronsard et Montaigne ; au cours d'un XVIIe siècle qui est celui de Descartes. Ce n'est pas le Moyen-âge qui élève les bûchers, c'est la Renaissance et l'âge Classique."