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Élisabeth Louise Vigée Le Brun, dans son « Portrait dit « aux rubans cerise », âgée de vingt-sept ans, est au fait de sa notoriété. (…) Si la conscience de sa beauté irrigue l’ensemble des autoportraits de ces années, l’artiste exacerbe ici le rapport de séduction qu’elle entretient avec le spectateur. Le sourire esquissé et la bouche légèrement entrouverte, révélant la splendeur de sa dentition, sont autant d’éléments qui révèlent d’une formule d’allocution. Le recours à sa féminité pour la promotion de son art est ici indéniable.
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Dans les moments où son génie prenait son essor, Élisabeth Louise Vigée Le Brun pouvait se ranger aux côtés des grands maîtres de son temps. Elle ne laissa brider ni son talent ni sa vocation par les préjugés culturels liés à sa condition de femme, d’épouse et de mère, par les réalités biologiques de son corps, ou même par un système de conditionnement psychologique auquel les « personnes du sexe » étaient alors soumises.
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Tout en étant vigilante à rester au plus près de la réalité, Élisabeth Louise Vigée Le Brun, s’attacha toujours à doter les femmes qui posaient devant elle, même celles que la nature avaient défavorisées, d’un succédané de beauté, d’une grâce et d’une réelle sophistication.