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Citation de urbanbike


En vérité, une première raison, évidente pour qui a vécu à l’étranger, explique le choix de sa langue d’écriture : que ce soit à bord des navires ou à terre, Conrad ne parlait et n’entendait parler qu’anglais, et sans doute même pensait-il en anglais.

Une seconde raison est que, s’agissant d’histoires se déroulant dans un contexte maritime, l’utilisation d’un vocabulaire technique extrêmement précis s’imposait.

Et il est fort à parier que le vocabulaire marin français acquis à bord du Saint-Antoine et du Mont-Blanc s’était laissé oublier.

Justement, une des difficultés posées par les premières traductions de Conrad fut son emploi du langage maritime.

D’Humières, Gide, Jean-Aubry, Néel n’étaient pas des connaisseurs du monde de la navigation, et plus précisément de cette époque où sur les océans se croisaient les derniers grands-voiliers et les premières générations de navires à vapeur.

De plus, ils ne disposaient pas d’ouvrages publiés postérieurement, tel l’irremplaçable International Maritime Dictionary de René de Kerchove, ou le Dictionnaire Gruss de marine de Robert Gruss.

Encore ces ouvrages ne sont-ils utilisables que si l’on maîtrise le vocabulaire français et les bases de la manœuvre ainsi que de la navigation.

Toutes compétences qui paraissent d’autant plus indispensables que le vocabulaire nautique de Conrad est celui, concis et précis, d’un officier de marine marchande.

En fait, la description par Conrad de certains moments de la vie d’un navire est si subtile que, faute de les avoir vécus soi-même, on ne peut pas les apprécier.

Ainsi, dans Le Nègre du « Narcisse », l’évitage d’un grand-voilier au mouillage et ses conséquences sur le mouvement de la chaîne d’ancre et les réactions mécaniques du guindeau.

A la lecture de ces phrases, le marin se trouve littéralement transporté à bord !
Mais qu’en est-il des autres ?
Sans doute estiment-ils ces passages gratuits…
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