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Citation de Brigida


P 124 Les îles sont très tranquilles. On peut les voir, vêtues de leur sombre parure de feuillage, éparses dans une grande paix d'argent et d'azur, là où la mer sans murmure rencontre le ciel dans un anneau de quiétude magique. Une sorte de somnolence souriante pèse sur elles : la voix même de leurs habitants est douce et assourdie, comme s'ils craignaient de rompre quelque charme prometteur.
Peut-etre était-ce précisément ce charme -là qui avait ensorcelé Heyst dans les premiers temps. Pour lui, ce charme était rompu. Il n'était plus ensorcelé, bien qu'il fût toujours captif des îles. Il n'avait nulle intention de les quitter jamais. Où aurait-il pu aller, après tant d'années ? Il n'y avait nulle part au monde une créaturequi lui ffût attachée. De cette situation - somme toute relativement récente - il venait depuis peu de prendre conscience ; car c'est l'échec qui fait rentrer l'homme en lui-meme pour dresser le bilan de ses ressources. Et, bien qu'il fût résolu à se retirer du monde à la façon d'un ermite, il étai cependant paradoxalement ému par ce sentiment de solitude qui lui était venu à l'heure du renoncement. Il en souffrait. Rien n'est plus pénible que le choc des contradictions violentes qui lacerent notre intelligence et notre sensibilité.
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