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Citation de CorinneCo


Engourdi, Nathan quitta sa machine à écrire et suivi Hyot dans le salon. Le tableau était là. Achevé. Hyot l'avait travaillé de la même façon que le portrait de Nathan : il l'avait zébré de bandes de noir de fumée, si bien qu'il fallait le regarder fixement pendant une minute avant de distinguer l'image et les couleurs. Mais c'étaient l'image et les couleurs que Nathan avait espérées.
- Il est encore plus beau que mon portrait, dit-il.
- J'ai beaucoup appris en peignant celui-ci, dit Hyot.
Nathan garda le silence. Le tableau le remplissait d'amour pour Hyot. Et de pitié. Le portrait de Hyot, assis sur cette chaise dure et efflanquée, avec ses jambes dures et efflanquées innocemment allongées, un pinceau à la main, un chapeau de cow-boy posé en arrière sur sa tête, son corps efflanqué et dur tendu légèrement en avant et scrutant son modèle, était terriblement vrai dans son application, et terriblement solitaire. Il s'était bien sûr pris lui-même comme modèle, tel qu'il apparaissait dans le trumeau ovale. Mais si les deux tableaux avaient été accrochés l'un à côté de l'autre, le spectateur aurait pu croire que Hyot s'était peint en train de peindre Nathan. Pas solitaire. Un acte d'amour.
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