Antoinette Lecanu, l’infîrmière que sa conscience professionnelle avait poussée à venir sur les lieux du crime pour évaluer le travail qui l'attendait, pestait contre les volatiles qui s’étaient acharnés sur le corps.
— C'est le cinquième depuis le début du printemps l soupira-t-elle en s’agenouillant avec difficulté.
Comment allait-elle réussir à reconstruire le visage du désespéré, qui pour l'heure ressemblait à une gueule cassée de la Première Guerre mondiale peinte par Picasso. Une des joues, dont la peau pendait sur le côté, était couverte de petits bulots.