Cette vie entre étrangers, entassés les uns sur les autres, fut pour moi une épreuve bien sérieuse. Le manque de solitude pesait plus que la saleté, la faim ou les poux. Au début, on remarquait surtout le relâchement, la déchéance morale de ces hommes jadis si satisfaits et sûrs d'eux-mêmes. C'était comme si,en échangeant leurs élégants uniformes contre des vêtements sales et fripés ou des blouses soviétiques, ces malheureux étaient devenus eux-mêmes des chiffons.