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Citation de thalinath


Phina Hollaney était la filleule de William W. Kolderup. Orpheline, élevée par ses soins, il lui avait donné le droit de se considérer comme safille, le devoir de l’aimer comme un père. Elle n’y manquait pas.
C’était une jeune personne, «jolie à sa manière», comme on dit, mais à coup sûr charmante, une blonde de seize ans avec des idées de brune, ce qui se lisait dans le cristal deses yeux d’un bleu noir. Nous ne saurions manquer de la comparer à un lis, puisque c’est une comparaison invariablement employée dans la meilleure société pour désigner les beautés
américaines. C’était donc un lis, si vous le voulez bien, mais un lis greffé sur quelque églantier résistant et solide. Certainement elle avait beaucoup de cœur, cette jeune miss, mais elle avait aussi beaucoup d’esprit pratique, une allure très personnelle, et ne se laissait pas entraîner plus qu’il ne convenait dans les illusions ou les
rêves qui sont de son sexe et de son âge.
Les rêves, c’est bien quand on dort, non quand on veille. Or, elle ne dormait pas, en ce moment, et ne songeait aucunement à dormir.
«Godfrey ? reprit-elle.
– Phina ? répondit le jeune homme.
– Où es-tu, maintenant ?
– Près de toi... dans ce salon...
– Non, pas près de moi, Godfrey ! Pas dans ce
salon !... Mais loin, bien loin... au-delà des mers, n’est-ce pas ? »
Et machinalement, la main de Phina, cherchant le clavier, s’égara en une série de septièmes diminuées, dont la tristesse en disait long et que ne comprit peut-être pas le neveu de William W. Kolderup.
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