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Citation de genou


Le vent commence à souffler du nord-est avec une certaine violence, et le Chancellor, sous ses huniers au bas ris et sa misaine, a dû se mettre en cape courante.
La mer est très houleuse et le navire fatigue beaucoup. Les cloisons du carré gémissent avec un bruit qui finit par agacer. Les passagers se tiennent pour la plupart sous la dunette.
Quant à moi, je préfère rester sur le pont, bien qu’une pluie fine me pénètre de ses molécules pulvérisées par le vent.
Pendant deux jours, nous courons ainsi au plus près. De « grand frais », le déplacement des couches atmosphériques est passé à l’état de « coup de vent ». Les mâts de perroquet sont calés. Le vent fait, en ce moment, de soixante milles à l’heure.
Malgré les excellentes qualités du Chancellor, sa dérive est considérable, et nous sommes entraînés dans le sud. L’état du ciel, obscurci par les nuages, ne permet pas de prendre hauteur, et le point n’étant pas établi, force est de ne s’en rapporter qu’à l’estime.
Mes compagnons de voyage, auxquels le second n’en a rien dit, ne peuvent savoir que nous faisons une route absolument inexplicable. L’Angleterre est dans le nord-est, et nous courons dans le sud-est ! Robert Kurtis ne comprend rien à l’obstination du capitaine, qui devrait, au moins, changer ses amures, et, en poussant au nord-ouest, aller reprendre les courants favorables. Mais non ! Depuis que le vent a halé le nord-est, le Chancellor s’enfonce encore plus dans le sud.
Ce jour-là, me trouvant seul sur la dunette avec Robert Kurtis :
– Est-il donc fou, votre capitaine ?
(Le Chancellor)
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