Depuis que je suis petite, c’est le même rituel. Avant de quitter mes proches, même pour une courte durée, je leur répète toujours à quel point je les aime. C’est comme une sorte de mantra protecteur pour être sûr que rien ne leur arrivera et que je les reverrai vite.
J’ai le sentiment de faire partie de quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, mais je sais que je me sens bien avec ces gens. C’est un peu comme si j’étais du bon côté de la fenêtre, et pas dehors à regarder vivre les gens heureux.
Et comme si ce n’était pas assez, ma vie amoureuse sombre comme le Titanic, en perdition et en train de couler sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit.
Mon Leonardo ? Le portrait idéal du pervers narcissique : Lawrence !
J’enlève mon tablier et sors de derrière les fourneaux, rouge comme le pompon du bonnet de la lutine. Nos regard se croisent à peine, mais suffisamment pour ouvrir mes chakras, comme dirait Sam.
Cette découverte improbable me fait l’effet d’une bombe. Je reste plantée là, abasourdie, comme si j’avais vu le Père Noël en string descendre de la cheminée.