Une vie avec les livres-
L'atmosphère, pour commencer, y était différente : ici les livres semblaient être estimés à leur juste valeur, et faire partie d'une culture durable. Je préférais probablement à présent les livres d'occasion aux nouveaux. En Amérique, ils disaient plutôt, péjorativement, de "seconde main"; mais cette continuité même d'appartenance faisait partie de leur charme. Un livre dispensait son explication du monde à une personne, puis à une autre, et ainsi de suite d'une génération à la suivante; différentes mains tenaient le même livre et tous ces gens en retiraient parfois la même sagesse, parfois une sagesse différente. (p. 18)