Le mécanisme de la sélection naturelle repose sur la survie, non du plus fort, ou du plus intelligent, mais de celui qui sait le mieux s'adapter. Oubliez les meilleurs et les plus brillants, oubliez l'évolution en tant que version noble, impersonnelle, socialement acceptable de l'eugénisme. Elle nous mènera où elle voudra - ou plutôt, ne "nous" mènera pas puisque nous nous révélerons trop mal équipés pour ce vers quoi elle ira ; elle nous rejettera comme de grossiers prototypes insuffisamment adaptables, et continuera aveuglément vers de nouvelles formes de vie qui nous feront paraître - nous et Bach et Shakespeare et Einstein - aussi lointains que de simples bactéries et amibes.