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Citation de Cielvariable


Le cellier a une odeur de flaque d’eau et de champignons. Des moisissures rouge vif parsèment le sol de terre battue et les murs. Au pied de ceux-ci sont alignés les bocaux des Mères, où d’étranges légumes macèrent dans le vinaigre. Mère Hestra, lourdement armée, marche au- dessus de sa tête. Chacun de ses pas lui rappelle qu’il est enfermé dans une cave. Parfois, il a l’impression que ce sont des battements de cœur qu’il entend, et qu’il est prisonnier dans la cage thoracique d’une énorme Bête.
Il n’a pas vu Lyda depuis six jours. Le temps est difficile à mesurer alors qu’il est seul, penché sur les cartes du Dôme qu’il a tracées, avec seulement une fissure dans une porte pour compter les heures d’une journée irrégulièrement ponctuée par les maigres repas que lui servent les Mères - de pâles bouillons, des racines blanches et, parfois, une bouchée de viande.
Il se dit que ce n’est pas mieux en surface - les restes dévastés de la banlieue, dont il ne subsiste pas grand- chose. Mais, bon Dieu, il se sent pris au piège et, pire que cela, il y a l’ennui ! Les Mères lui ont donné une vieille lampe afin qu’il ait assez de lumière pour travailler, et elles lui ont procuré de grandes feuilles de papier, des crayons et du contreplaqué qu’il a installé sur le sol et utilise comme plateau de bureau. Il dresse des cartes, cherchant à se souvenir de tous les détails des plans qu’il a mémorisés pour sortir du Dôme, essayant de les fixer par le dessin aussi vite que possible. Mais heure après heure, minute après minute, bruit de pas après bruit de pas... l’ennui devient insupportable.
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