Je posais ma tête contre le mur, gardant les yeux ouverts pour ne pas revoir les scènes atroces qui se bousculaient dans ma tête. Des souvenirs qui me hanteraient toute ma vie, jusqu'à ma mort. Même si je sortais d'ici, comment pourrais-je reprendre une vie normale après ça ?
Le cauchemar était bien réel et la peur me collait à la peau depuis quelques jours... et elle ne disparaîtrait jamais réellement. Par contre, nous allions disparaître... même moi...
Et alors que cette pensée terrorisante commençait à prendre une ampleur certaine, mon cœur se mit à tambouriner de plus belle dans ma poitrine. Je manquais d'air et mon camarade le remarqua. Mes yeux devinrent humides, mon corps se mit à trembler. Je me levai, essayant de calmer cette crise de panique. Elle était là, en moi ; elle n'allait pas me lâcher de sitôt.
Je ressentais, tout comme lui, une douleur amère. Une haine à laquelle je devais m'accrocher. Pour ne pas me laisser couler, me laisser vaincre par la peur et mes blessures. Toutes ces manigances m'avaient carrément retourné l'estomac.
- Mais tu le fais exprès, ma parole ! s'exclama-t-elle en me fusillant du regard.
J'entendais ce qu'elle me disait, mais je ne voulais pas le comprendre, me le répéter et céder à la panique.