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3.73/5 (sur 13 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Boulogne-Billancourt , 1964
Mort(e) le : 25/09/2018
Biographie :

Julien Bosc, né en 1964 à Boulogne-Billancourt, et décédé fin septembre 2018, est poète et éditeur français. Il vit alternativement à Paris et dans la Creuse.
Installé dans la Creuse, il y a fondé en 2013 les éditions le phare du cousseix, du nom du village où il vivait.

Bibliographie :
Ses dernières publications :
De la poussière sur vos cils (2015),
Le Corps de la langue (2016),
La Coupée (2017),
Le Verso des miroirs (2018).
Goutte d'os (2020), Ed. Collodion, à titre posthume.


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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
HORMIS LES LÈVRES OÙ MOURIR…


Extrait 2

— En équilibre entre deux branches hautes d’un arbre,
j’ai vu, oui, un livre inachevé dont les sept cahiers étaient
cousus par les très fines brindilles jaunes d’un signe.

— Que dit ce livre ?
— Le tourment d’un récit.
— Qui l’a écrit ?
— Une voix perdue.
— Quelle est la première phrase du livre ?
— Celle survivante d’une blessure.
— Et la dernière phrase du livre ?
— Celle d’une énième répétition bégayée de la première ?
— Tel, sûr hélas de ce qu’il avait vu, le choucas replia
ses ailes et se jeta dans le vide ?
— Oui, telle la luciole qui sans cesse va vient d’un côté
l’autre du chemin.
— Quel est le tracé du chemin ?
— Une ligne de fuite.
— Où conduit-elle ?
— Aux tremblants pétales du coquelicot.
— Tel le signet virevoltant dans la nuit ?
— Tel, oui, le visage qui s’efface à contre-jour de la
lumière d’une lampe — condamnée à brûler.
— Tel votre visage ?
—Tel votre visage, oui.

Ah forêt
Ah forêt-de-hêtres
Ah hache dans l’écor-
ce
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ET TOI, QUI ES-TU ?...


Serti par des racines d’héliotropes blancs et mauves,
 un échange ― aux confins du désir :
― Que regardes-tu ?
― Le dais d’ombre par-dessus les pliures de la mémoire.
― Que vois-tu ?
― Rien. La nuit. Une citadelle. Un pont de pierre. Des fougères
 orange ou jaunes le long d’un chemin. Le ciel violet du couchant.
 L’erg silencieux. Une très grande tristesse. Ta solitude. La mienne.
 Rien. La nuit.
― Comment est la nuit ?
― Claustrée, butinée par les abeilles.
― Et la citadelle ?
― Désertée.
― Et le pont de pierre ?
― Ouvert de part en part, délié du présent par la mortelle blessure.
― Et les fougères ?
― En javelles, fauchées par des grêlons de miel.
― Et le couchant, le ciel violet ?
― Et l’erg silencieux ?
― Sans cesse mouvant quoique immuable ?
― Et la très grande tristesse ?
― Amnésique, repliée sur elle-même, en boule.
― Et ma solitude ?
― Semblable à la mienne.
― Et la tienne ?
― Sans égale.
― (Et toi, qui es-tu ?
― La question à laquelle ni toi ni moi ne pouvons répondre.)
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[…]

silence incomparable des paysages enneigés
souvent silence de mort
silence qui
fascinant
effleure ce souhait claustrée dans le non-dit de l’être
l’infinie plénitude
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Nous pourrions dire une forêt
Ou le bord de la mer
Ou la mer
Ou la nuit de la mer la nuit de la forêt
Ou les mois sans pluie les feuilles sèches sous les pieds
Ou les brisures de coquillages
Ou rien
Ou cette porte repeinte couleur ciel quand il est à l’orage
Ou n’être plus là
Ou plus rien plus un mot plus rien que le blanc dans la nuit.
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MARCHER CHAQUE JOUR…


marcher chaque jour
une heure au moins
souvent pour un aller-retour à la rivière
— que se taisent brouhahas et redites
et viennent
s’ils veulent bien
quelques mots et désordres de phrases qui
au retour
rimeront peut-être à quelque chose    de pas trop
 superflu
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L’ivresse du pouvoir
Le dédain de la parole donnée
La compromission des maîtres
Le mépris vis à vis des plus pauvres
L’insanité des mieux pourvus
Les noyés dans l’indifférence
La déportation
Les camps
La mer cimetière
Que regretterais-je ?
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Le geai des chênes s’est fait une raison et dort contre
  ma joue
Si je prends froid les hirondelles virevoltent autour de
  mon visage
L’évente évente tant que la fièvre n’est tombée
Si la mélancolie survient le coucou chante contre mon
  cœur
Si lui est dans la peine je le berce et console en attendant
  qu’il s’apaise
Ce que je dois à tous ?
La fraternité que le monde a perdue
La tendresse sans forcément demande immédiate de
  retour
N’oubliant pas ce qu’eux seuls savent offrir :
Une multitude de couleurs afin de réjouir l’âme et
  déchirer la nuit
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N’avez-vous jamais vu ces vagues qui touchent le ciel ?
Ces rouleaux d’écume qui font naître les anges ?
Ces multiples couleurs d’un ciel bleu à l’autre en passant par
  des verts, des noirs, des gris ?
Ces voix graves aiguës venus de qui sait où ?
Ces chants d’un cœur qui conjurent l’impensable ?
Ces bruits de tous les diables ?
Le fin filet de voix de la tempête puis le silence immense ?
Ne les avez-vous entendus ?

Moi si
c’est pourquoi je chante
Sans rien inventer
Faudrait sinon de l’imagination
Ah bienheureux tous ceux qui la possèdent
Je la leur laisse
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À L’HEURE DU POÈME…


à l’heure du poème
la sale sensation
parfois
de faire feu de tout bois

puis
après coup
hormis ses à-côtés
preuve est là       que rien n’a été dit
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HORMIS LES LÈVRES OÙ MOURIR…


Extrait 1

Hormis les lèvres où mourir.
Hormis le seuil
(et sa pierre bafouée).
Hormis la porte
(et ses vitres de verre
— caillassées dans la nuit).

À la lisière de la forêt de hêtres, un inaudible dialogue :
— Avez-vous vu le choucas tirer les feuillets du pierrier ?
— En équilibre entre deux branches hautes d’un arbre,
j’ai vu, oui, un livre inachevé dont les sept cahiers étaient
cousus par les très fines brindilles jaunes d’un signe.
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