Mais toi, mère, femme, fille, père, mari, fils. Oui ce dernier message est pour toi. Tu va recueillir quelqu'un de changé. De perdu, de presque fou. Sache que ce qu'il a vécu dépasse de loin les limites de ton imagination. Et c'est tant mieux.
Crois moi, tu ne voudrais pas savoir. Mais si, au fond tu le veux tellement. Tu voudrais tant comprendre ce qu'il définit comme un brasier au fond de son âme, dans son ventre. Tu voudrais savoir ce qui lui donne tant de fuite aux yeux dans des moments heureux. Tu ne saura pas. Tu n'a pas idée. Et encore une fois c'est tant mieux.
[...] Si le soir il est en larme enfermé dans ce garage, c'est qu'il a besoin d'être seul. Besoin de se vider. D'hurler, de sortir cette merde qu'il a en lui! [...] Lorsqu'il se calme, va le serrer fort. Aussi fort que tu puisse, comme si ta vie en dépendait! comme si la tienne aussi.
Il se sent mort en dedans mais son cœur est tient! Ce sera dur, très dur parfois, n'abandonne pas. Jamais.
Allez casse-toi de là avec ta caméra; tu veux des souvenirs ?
Retourne au check-point, prends tes testicules avec et ne reviens pas, t'auras plein de trucs à raconter à ta femme et tes enfants si tu rentres en vie. Et laissez-nous tranquilles.
Je vais vous dire, je déteste cette haine que j'ai du corps médiatique, je déteste l'idée de détester qui que ce soit. Sachez que je ne déteste pas la personne en elle-même, mais leur inconscience me sort par les yeux.
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Quand arrive le moment des course, j'essaie de faire au mieux.
Au mieux pour regarder les carreaux au sol, j'élabore minutieusement ma liste et je fonce. Si d'aventure le monde s'attarde aux caisses, j'abandonne mes cabas sur le sol et fuis, me cache dans ma voiture et je rentre en crise d'angoisse.
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- Ca ne va pas ?
- Si, je suis fatigué tu sais, je crois que, que je vais rentrer en France, je me recouche t'inquiète, je ne risque rien ici, t'en fais pas
- Ok explique-moi quand tu es réveillé ; à tout à l'heure, je t'aime
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La scène était atroce. Je revivais un drame dans la même année. Ceux que j'avais promis de ne jamais abandonner, de ne pas laisser seuls, de protéger, de choyer, étaient là près de moi, gisant dans la plus macabre des scènes
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Je crois en être sorti, mais il y a toujours ces rappels de maux, des angoisses, des cauchemars des peines des colères incontrôlables et là, en écrivant cet épilogue je suis dans un bas des ces dents de scie infernal.
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- Bien, dès qu'ils arrivent, je repasse te voir, en attendant, prends ces gouttes, elles servent à éviter de penser, ca devrait te détendre.
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le poème les journaleux
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