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Citation de _kashmir_


Puis, à mesure qu'on s'enfonçait davantage dans les solitudes confuses, même ces petits craquements humains de chemin creux mouraient, et après le grand vide blanc de la journée, dans le chien et loup du crépuscule, c'étaient les bêtes libres qui prenaient là un dernier relais, car cette éclaircie dans les bois leur semblait familière et commode, surtout à celles qui voyagent et vont loin ; souvent on entendait, derrière le proche tournant, le galop d'une harde sur les pierres, ou bien dans l'éloignement, avec des grognements d'aise, on voyait trotter dans le fil du chemin, d'un long trot de route, un sanglier avec sa laie, et toute la file des marcassins : et alors on avançait le cœur battant un peu dans la lumière plus fine : on eut dit que soudain la Route ensauvagée, crêpue d'herbe, avec ses pavés sombrés dans les orties, les épines noires, les prunelliers, mêlait les temps plutôt qu'elle ne traversait les pays, et que peut-être elle allait déboucher, dans le clair-obscur du hallier qui sentait le poil mouillé et l'herbe fraiche, sur une de ces clairières où les bêtes parlaient aux hommes.
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