Juliette Elamine et l'art de raconter le Liban Les Chroniques de l'Imaginaire
Ainsi, durant de très longues minutes d'angoisse, le père et son fils, main dans la main avaient patienté et prié Allah. L'un pour que la bombe ne tombe pas sur leur immeuble. L'autre pour que si elle leur tombe dessus, elle les emporte tous les deux.
« Un premier missile aérien siffle et frappe. Au cœur des étoiles, le second missile israélien fend l’air et s’abat lourdement sur un immeuble résidentiel. Ses quatre étages s’effondrent instantanément. Le grondement est assourdissant mais inaudible de l’intérieur. Le sol tremble et se soulève. Un épais nuage de poussière se forme et grandit vers le ciel. Les habitants endormis sont brutalement tirés du sommeil, leurs corps projetés dans les airs. »
« Enfant, je pensais que le Liban et Beyrouth étaient inconnus.
L’été quand j’y partais en vacances, j’avais l’impression d’aller dans un endroit secret, un tout petit pays en Orient, où personne n’était jamais allé, j’étais chanceuse. A l’école au jeu des capitales, pour « Liban », j’étais la première à crier « Beyrouth! ».
« Elle ressemblait tellement à sa mère… à chaque fois, Bassam était stupéfait comme si c’était la première fois qu’il s’en apercevait. »
« Les parents souhaitèrent la bienvenue au monde à leur fils, Nabil. Lorsqu’on lit son prénom à l’envers, on découvre le Liban. »
« S’il voulait survivre, Bassam devait partir. »