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Citation de Aderu


Parler de systèmes d'oppression, de rapports de domination et de privilèges n'est pas chose facile. Quiconque tente de le faire dans son entourage prend rapidement la mesure de la virulence avec laquelle ce genre de discussion peut être accueillie. Questionner nos privilèges nous heurte. Nommer nos oppressions aussi, d'une autre façon. Lorsque quelqu'un·e pointe du doigt nos identités sociales, qu'elles soient dominantes ou dominées, nous pouvons avoir le sentiment d'être enfermé·es dans des cases de bourreaux ou de victimes. Nos réactions n'en sont que plus passionnées.
Une des questions qui se pose alors est : qui peut nommer qui ? Dominant·e, j'ai été socialisé·e pour nommer tou·tes les « autres » à l'exception de moi-même, qui suis la norme. Ce qui fait alors de moi et de mes paires le groupe social le plus inconscient de lui-même. Dominé·e, j'ai toujours été défini·e par celles et ceux qui m'oppriment, revendiquer de me nommer moi-même aux côtés de mes pair·es est une lutte en soi. Et pour avoir été contraint·e de leur ressembler sans jamais vraiment réussir à ce qu'iels m'acceptent (l'assimilation étant une fable), je connais celles et ceux qui me dominent mieux qu'elles et eux-mêmes. La question de la définition, de savoir à qui revient le pouvoir de définir, est intrinsèquement liée à celle de la domination. Défendre que ce pouvoir change de bord est un premier pas essentiel. (47)
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