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Citation de Osmanthe


"Nous devrions y aller maintenant...Après vous...
- Oui, euh, merci..."
Mes réponses demeuraient indécises , et pourtant, comme m'y invitait K***, je me laissai entraîner vers le train, inquiétant, terrible.
"Après vous, je vous en prie, répétait K*** qui, des deux mains, me poussait dans le dos.
- Bon, alors, dans ce cas..."
J'en pris mon parti, fermai les yeux, et franchis d'un pas léger la portière. Sitôt dans le wagon, je me suspendis à une poignée et vidai la bouteille de whisky à même le goulot (plutôt que d'être assis, je préférais encore être agrippé à une poignée car j'avais ainsi le sentiment de desserrer un peu l'emprise du destin).
"Quelle santé ! Je vois que vous faîtes un fameux buveur, dit A***.
- Non, c'est seulement que je déteste le train et qu'à moins d'être soûl, je suis vraiment très mal."
Devant un médecin, mon explication pouvait paraître manquer de rigueur.
Un sifflement retentit, véritable rugissement à mes oreilles, et le train finit par s'ébranler.
"Vais-je mourir ?" murmurai-je en moi-même.
Je devais alors partager les sentiments du condamné à mort dont la tête est placée sur l'échafaud.
" A votre avis, T*** sera-t-il déclaré apte au service ? demanda K*** à A***.
- Laissez-moi réfléchir...Je crains fort que oui. Vous êtes loin d'être maigre, et vous avez une belle carrure."
Une fois quittées les rues de Kyôto, à travers les fenêtres du wagon défilaient la verdure des feuillages nouveaux, les arbres, les routes, les collines des environs de la ville. Peut-être parviendrais-je malgré tout à atteindre Ôsaka sain et sauf ? C'est alors que la quiétude, enfin, germa en moi.

Extrait de "Terreur"
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