Le courant du fleuve se mit étrangement à scintiller, aveuglant, et dessina, noires et précises, comme dans une peinture à l'encre de Chine, les silhouettes des gens montés sur les bacs. Vus de cette rive, les cerisiers encore feuillus dont les lignes s'étiraient sur la digue étaient devenus d'une noirceur angoissante et les chalands dont les files s'étaient un temps curieusement succédé s'évanouirent en un moment jusqu'au dernier vers l'amont; ça et là, semblables à des feuilles mortes, flottaient seules quelques barques qui revenaient de la pêche sans doute et, sur la Sumida qui se déployait de nouveau largement, se répandit alors une atmosphère calme et solitaire.
Au lointain, en amont, dans un coin de ciel pointe, vestige de l'été, une crête de nuages où de minces éclairs s'allument et s'éteignent sans répit.