Car ce n'était pas mon corps qui souffrait dans les plantations de thé, sous le brouillard matinal, ou à la chaleur cuisante de midi ; ce n'était pas ma main que brûlaient les plaques de fer rougies, sur lesquelles on sèche les feuilles de thé ; ce n'étaient pas mes doigts qui s'écorchaient en embraquant les bras des vergues du voilier pour lui donner plus de vitesse. Les coolies affamés des plantations de thé, le matelot brisé de fatigue pendant son quart, ne surent jamais qu'ils contribuaient à l'acquisition de ce million de livres. Pour eux existaient seulement les minutes de souffrance, les doigts endoloris, les rafales de grêle qui leur fouettaient le visage et les misérables pièces de cuivre de leurs gages.