Karen Haddad

Intime, complexe, sensuel, fragile, douloureux, à mesure que ma lecture cheminait les adjectifs s’assemblaient comme les wagons d’un train de vie sans destination, sans origine.



Je ne sais rien de Marianne et de Salomon, sauf qu’ils sont morts l’un sans l’autre, l’un pour l’autre. Leur vie durant, ils se sont aimés sur des quais de gare, dans des aéroports, dans des chambres d’hôtel, dans toutes les villes du monde, éternels amants.



Karen Haddad, dans un chassé-croisé magnifique déroule avec élégance le charme de la séduction, la peur de l’engagement amoureux, la chaleur des retrouvailles avant le désarroi de la séparation.

« Marianne semblait prise de panique à l’idée d’un bonheur tranquille et continu ».



Cette lecture m’a séduit sur le fond et m’a éprouvé sur la forme. Peut-être, n’ai-je pas l’habitude d’un manque de « cadre » classique où nous connaissons le contexte dans lequel les protagonistes évoluent ? J’ai eu l’impression de me promener dans une bulle de désirs, de ressentiments et d’amour sans socle. J’ai partagé l’intimité de ce couple errant qui n’a jamais pu faire disparaitre la peur superstitieuse du bonheur.



Ils échangèrent mails et messages par milliers pour se rapprocher, pour s’épancher, pour exister. Ils prirent des centaines de selfies style « Baiser de l’hôtel de ville » mais jamais ils ne purent vivre l’intensité d’être ensemble sans échéance.



C’est un roman à déguster comme une friandise, pour profiter de l’instant, du chatoiement des phrases, de l'extravagance des situations, même si c’est parfois frustrant de ne caresser que le présent.



Ont-ils été heureux avant de mourir ?



Merci à la MC privilégiée de me faire profiter de ces nouveautés et merci à Arléa de me les adresser.

J’étais persuadée que j’allais aimer ce roman dont la quatrième de couverture me semblait contenir tous les éléments pour une histoire d’amour passionnelle bien que compliquée.

Je n’ai, malheureusement, pas ressenti l’émotion espérée, mais une pointe d’ennui qui s’est installée peu à peu jusqu’à devenir insupportable.

Je n’ai pas compris ce besoin de s’éloigner pour s’aimer davantage :

« Salomon, aussi méfiant que Marianne, ne donnait pas de ses nouvelles, ou lui fixait des rendez-vous absurdes à l’autre bout de l’Europe ou de l’autre côté de l’Atlantique, quand il eût suffi de quelques heures de train pour la revoir. »

Lire l’histoire d’un amour clandestin ne me dérange pas si l’auteur m’explique les raisons de ce choix.

De halls de gares en salles d’embarquement, nous les suivons aux quatre coins de la planète. Ils accumulent les notes d’hôtel, les cartes des lieux qu’ils ont fréquentés, comme pour se convaincre de leurs sentiments.



Marianne et Salomon ne m’ont pas convaincue. Je les ai trouvés, l’un comme l’autre, fades et sans caractère.

L’écriture de Karen Haddad est agréable, même si j’ai parfois déploré la longueur de certaines phrases.



« Le dernier voyage de Salomon Martcher » ne m’a pas embarquée et je le regrette d’autant plus que ce livre est un cadeau de Babelio et des Editions Arléa que je remercie.

Marianne et Salomon s’aiment et se sont aimés toute leur vie. Pourtant, ils n’ont jamais vécu ensemble, n’ont jamais partagé plus de quelques nuits, ne se sont jamais mariés ensemble, n’ont jamais eu d’enfants ensemble. Ils ont vécu une histoire d’amour à long terme mais en pointillés…



C’est un roman mélancolique et bien écrit qui retrace le parcours des deux amoureux tout au long de leur vie, celle qu’ils ont partagée comme celle qu’ils ont vécu chacun de leur côté. Ça se lit facilement mais finalement je ne suis pas sûre d’en avoir retiré quelque chose. J’ai eu du mal à m’attacher aux personnages et je n’ai toujours pas compris ce qu’était l’énigme de Marianne et Salomon, comme quoi les quatrièmes de couverture ne sont pas toujours pertinentes…



Avis mitigé donc mais je remercie néanmoins Babelio et les éditions Arléa pour la découverte de l’auteur que je vais suivre pour la qualité de l’écriture.

Un premier roman, intense, délicat et d'une grande beauté. Il s'agit bien plus que d'une simple histoire d'amour. Marianne et Salomon s'aiment, s'éloignent, s'écrivent, s'attendent, se manquent, cèdent au découragement, mais par dessus tout sont liés par une promesse.

Le récit, par un narrateur discret est passionnant. Le style est sobre, ne cède à aucune facilité, à bonne distance.

Il faut lire, savourer ce roman en attendant le prochain...