- Le désespoir peut vous rendre capable de choses que vous n'auriez jamais pu faire avant.
- Parfois les meilleurs chefs sont ceux qui le deviennent sous la contrainte. Ils acceptent la tâche, car ils savent qu'ils sont les plus qualifiés pour l'accomplir. Ils le font parce que leur meute ont besoin d'eux.
- Deux contre un. Ça me semble pas très loyal.
Trevor riait à gorge déployée.
- Si tu veux entrer dans ma cour des grands, louveteau, tu vas devoir apprendre qu'un combat n'est jamais loyal.
J'avais lu une citation, un jour, qui disait :
« Quand on allume une bougie, on projette aussi une ombre», et je me demandais si c'était également valable pour moi. Mon pouvoir était comme une bougie - vive et chaude- et la bête était son ombre - maussade et ténébreuse.
- Et s'ils ne veulent pas lui montrer la vidéo ? demandai-je à Conlan après que Faolin fut parti.
- Il peut se montrer très persuasif.
Puis il ajouta :
- Il va utiliser un charme, pas la force.
Je fronçai les sourcils.
-Les charmes ne sont qu'une autre forme de force. Et ils sont illégaux.
- Parfois, c'est difficile de voir ce qu'il y a de bon dans sa vie quand on traverse une période tourmentée. Mais n'oublie pas que, même en cas d'orage, le soleil brille toujours. Tu ne le vois pas, mais il est toujours là, au dessus des nuages, et il attend de te réchauffer à nouveau.
Si j'avais appris quelque chose en dix-ans d'existence, c'était que le bonheur était fragile et que les êtres chers à votre cœur pouvaient vous être enlevés en un clin d'œil.
- Nous sommes quarante-cinq à New Hastings, mais notre famille est dispersée partout dans le Maine, répondit Peter. Au total, nous sommes cent-quatre-vingt-dix.
- La plus grosse meute des Etats Unis, ajouta Roland avec fierté.
Jordan posa les bras sur le plan de travail de ma kitchenette, après avoir pillé mon petit réfrigérateur.
- Et vous craignez pas les puces et les tiques ?
- Jordan !
- Quoi ? C'est une question légitime. Ils sont en fourrure la moitié du temps.
- Tu vas bien ?
- J'ai l'impression que ça fait une éternité que je n'ai pas vu cet endroit. Il n'a pas du tout changé.
Il baissa les yeux vers moi.
- Je ne sais pas pourquoi je pensais que ce serait
différent.
- Quand on traverse une épreuve comme la tienne, c'est dur d'imaginer que le reste du monde ne change
pas avec toi.
Il me rattrapa.
- Quand es-tu devenue aussi intelligente, toi ?
- À la naissance.
Je fis un sourire en coin et il rit.
— Loups-garous pas forts comme trolls, mais bons chasseurs. Bonne chose avoir amis loups-garous.
— Oh, à ce propos, dis-je en me tournant vers lui. Pourquoi ne me l’as-tu jamais dit ? Et ne fais pas comme si tu n’en savais rien, parce que tu as forcément senti leur odeur sur moi.
— Moi pas devoir dire, fit-il d’un air détaché. Trolls respecter autres peuples. Autres peuples respecter trolls.
— Est-ce que ça veut dire que mes amis te connaissent ?
— Non. Loups-garous savoir trolls vivre ici mais garder distances.
Il eut un sourire carnassier.
— Toi plus courageuse que meute.
J’éclatai de rire et il se joignit à mon hilarité.