StudyramaTV. La cybersécurité n'est pas seulement un mot à la mode. Il couvre une réalité désormais quotidienne. Découvrez ici la présentation d'un ouvrage réalisé par 2 auteurs, Charles Perez et Karina Sokolova, enseignants professeurs associés à la Paris School of Business.
L’homme sait se réduire tout comme il sait se sublimer. Il peut créer des outils qui lui ouvrent toutes les frontières et d’autres qui l’emprisonnent. Le malheur c’est quand il confond les deux.
Nous écrivons chacun notre histoire avec et par les technologies digitales. Celle-ci n’est pas laissée à l’étude de l’historien qui décide de la relater, ni du pharaon qui décide de l’illustrer ou de la faire graver dans la pierre mais basée directement sur les données représentant vos actes, vos photos, vos messages, vos goûts, les lieux et les personnes qui font votre quotidien. Ces données pourraient en théorie se retrouver parfaitement intactes et consultables de tous même après des décennies, des siècles ou des millénaires. Cette digitalisation, nous amène donc à considérer que le chemin tracé par chaque individu mais aussi par le regard des autres sur celui-ci ne s’effacera pas de sitôt et qu’il pourra être scruté et analysé des années même après la fin de son passage. Cette image de ce que devient progressivement notre vie privée y compris au-delà de notre existence, nous révèle la complexité des problématiques à traiter dans ce nouveau siècle.
Le reflet de notre image se dessine sur le digital. Le portrait résultant est
un mélange imparfait de nuances à la fois colorées et ternes. Si certains
traits de l’esquisse sont dignes d’une oeuvre d’art, d’autres sont bien plus
gris et inquiétants.
Toutes ces sollicitations intempestives sont disponibles sous tous les formats possibles et imaginables. Sur ces sujets, l’homme fait preuve d’une créativité exceptionnelle. Si l’on a interdit l’affichage publicitaire dans certaines villes (Sao Paulo, Grenoble)
et communes, le web en est couvert. Comme si l’homme avait tant besoin
d’être guidé pour savoir ce qu’il veut et ce dont il a besoin. Faut-il croire à
la disparition du libre arbitre pour suivre aveuglément un destin digital déjà
tracé pour nous ? Mon envie de nous voir libres me l’interdit. Le désordre
apparent cache en réalité un ordre : l’économie de l’attention.
L’accélération technologique est portée par l’informatique, mais aussi par
les sciences cognitives, les neurosciences et la biotechnologie. Ces sciences
dites NBIC sont importantes pour appréhender notre présent et surtout
projeter notre avenir commun. Leur effort conjoint pourrait permettre
une convergence vers le point dit de singularité : moment de l’histoire où
une Intelligence Artificielle Générale (IAG) dépasserait l’homme.
Les likes, les commentaires sont nos nouvelles friandises si faciles à avaler sans compter pour une société de consommation qui les comptent.
Je promène mon esprit et mon corps dans un temps noble, un temps usé.
L’usure du temps est notre richesse. Une simple photographie d’une scène,
d’une ville, porte une histoire qui fait l’éloge d’une multitude de
contributeurs inconnus et implicites. Ce sont eux qui font d’un lieu un
endroit unique en un instantané.
Le smombie a la tête baissée sur son smartphone au point qu’il
en ignore son environnement et le reste du monde. Emprisonné sous les
effets captifs de sa prison digitale, il peut se mettre en danger par un
manque de vigilance en particulier dans un environnement urbain.