p.191.
Il se souvint alors d’une parole de Tsu, le mage : « Nous ne voyons que ce que nous voulons bien voir. Et nous croyons que c’est là la réalité. Mais la réalité comporte plus de mille aspects. Mille aspects, m’entends-tu, Shang-so, et tous différents. »
p.142.3.
- Un trou, c’est quand l’histoire s’arrête. Quand elle s’effondre d’un coup… La vie aussi d’une certaine manière… la vie aussi… Après il n’y a que les lents éboulements, les frontières à l’intérieur de soi, la terre qui revient pour remplir le vide… Mais il faut des mots aussi, il faut absolument des mots… sinon le trou est toujours là… Tingsei, je n’ai fait que vivre à la surface… à la surface de ma vie… Comment te dire ? Sans profondeur, sans racines, sans passé… Je ne savais pas, vois-tu, je ne savais pas que nous avons tous une histoire… personne ne me l’avait jamais racontée… J’ai vécu dans le noir, dans l’obscurité la plus complète, j’étais ce trou sans naissance et sans destin… Quelques paroles, cela aurait pu être des flambeaux, mais mon père ne m’en a jamais donné aucune… J’ai vécu sans vie… oui, j’ai vécu sans vie… je ne savais pas.
p.90-1.
- Pourquoi l’avoir vendu à prix d’or ?
Le vieil homme eut un mince sourire.
- Pour qu’il ait du prix. Souvent le cœur des hommes ne s’attache qu’à ce qui vaut beaucoup d’or. C’est le seul moyen que j’ai trouvé pour qu’on lui accorde un tant soit peu d’importance.
p.102.
N’avait-elle point envie, comme les autres, comme tous les autres, de vivre ? De vivre plus que tout et de s’arranger avec le mal de l’existence ? N’était-ce pas cela le plus important ?
p.47.
Y a-t-il quelqu’un ou quelque chose au monde qui décide de notre destin ?
Il y avait le poids de ce silence entre nous... Un silence qui, encore une fois, ne voulait entendre parler de rien.