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Citation de HordeDuContrevent


Le spectacle changeait sans cesse. D’un instant à l’autre, on passait d’un amas de nuages flottant mystérieusement dans le bleu du ciel, pareil à une montagne avec ses gouffres et ses pentes raides, ses vallées et ses grottes, à un front pluvieux qui avançait depuis l’horizon tel un énorme édredon gris foncé, et, si c’était l’été, on pourrait voir quelques heures plus tard les éclairs les plus spectaculaires strier le ciel sombre à quelques secondes d’intervalle et on entendrait le tonnerre rouler sur les toits. Mais j’aimais aussi les ciels les plus ordinaires, y compris les plus uniformes, les plus gris et pluvieux, quand les couleurs dans les cours en contrebas éclataient en se découpant nettement sur cet arrière-plan massif. Le vert-de-gris des toits ! Le rouge orangé des briques ! Et le jaune métallique de la grue ! Comme ça brillait dans toute cette grisaille claire ! Ou encore les ciels bleu intense des jours d’été quand le soleil cognait, où les rares nuages qui passaient étaient si vaporeux qu’on distinguait à peine leurs contours, faisant chatoyer la masse des bâtiments qui s’étendait devant moi. Et quand le soir venait, on voyait d’abord l’horizon rougeoyer, comme s’il embrasait la terre, puis une pénombre douce et bienfaisante s’étaler sur la ville comme pour l’apaiser, après une journée entière passée au soleil, harassante mais heureuse. Au firmament, les étoiles brillaient, les satellites passaient et les avions décollaient et atterrissaient à Kastrup et Sturup.
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