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Citation de Charybde2


Il y a un bruit sec non identifié puis les lumières s’éteignent. Plus d’électricité pendant six jours. Et plus de bois de chauffage. Elle reste assise, seule, dans le noir.
Erica pense aux vies des poètes américains de ce siècle. Ils sautent depuis des ponts et des navires. C’est un mois de janvier élastique, un mois de janvier tissé d’inventions dissolues, de deuils perpétuels et d’amulettes. Les poètes enfoncent leurs têtes dans les fours. Attirés qu’ils sont par le pouls de la flamme bleue. Leurs crânes sont des plazas de chagrin et de pourriture. Ils ont au fond des yeux des entrepôts et des jetées. Il y a le déchirement atroce du coeur au moment de partir. Puis ils s’enquillent du monoxyde de carbone par la bouche. N’ont de cesse de tomber malades sous l’évangile fielleux de la lune. C’est une saison de crimes. Ils portent leurs pathologies comme on porte des guirlandes, des colliers de fleurs de frangipanier. Ils tournent en rond dans les centres commerciaux. Ils sont en quête de quelque chose d’inéluctable et n’ont jamais la moindre certitude. Alors ils font de leurs enfants des orphelins. (« Blues d’hiver »)
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