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Citation de LaChroniquedesPassions


— Je doute d’en arriver là, dit-elle sans se laisser démonter. Si tu ne veux pas que je reste, je retournerai au convoi des bagages et je passerai une bonne nuit à dormir. J’ai cru comprendre que la légion se levait tôt, et j’ai l’intention d’essayer de marcher au moins pendant la première partie de l’étape. Je ne suis peut-être qu’une femme de légat aux pieds tendres, mais, n’ayant pas sur le dos le poids d’un paquetage et de deux piquets de clôture, je dois bien pouvoir marcher aussi vite que vous, les légionnaires.
Vix la fixa en silence.
Sabine ramassa la peau de mouton crasseuse dont elle s’était couverte, plutôt que d’une palla de fine laine qu’elle se serait probablement fait voler à peine sortie du cercle protégé des chariots et du quartier des officiers.
— Tu vas me laisser partir, Vix ?
Il la regardait toujours, debout devant l’entrée de la tente. Elle avait oublié qu’il était si grand. Il se pencha un instant pour fouiller dans sa besace, puis lui lança un objet.
— Emporte ça.
— Je pensais que tu l’avais vendue depuis longtemps, dit-elle en contemplant dans sa main la lourde boucle d’oreille en argent ornée de grenats.
— Personne n’a voulu me la payer ce qu’elle valait, grommela-t-il. J’ai essayé de la donner à ma petite amie, mais elle ne voyait pas l’intérêt d’une seule boucle d’oreille. Et moi, tu peux être fichtrement sûre que je n’en veux pas.
Sabine sentait l’émotion monter en elle.
— Pourquoi es-tu venue ? lâcha Vix.
— Je te l’ai dit. Je veux voir le monde. Peut-être aussi le changer un peu, en mieux.
— Non, recommença-t-il presque avec rage en se passant la main dans les cheveux. Pourquoi es-tu ici ? Pourquoi ne peux-tu pas me laisser tranquille ?
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