Ce qu'elle avait aussi remarqué chez cette femme, était un profond désespoir qui émanait d'elle tel un fluide. On aurait pu dire que l'intensité de ce chagrin avait suffi à attirer l'attention d'Easa. Marie y avait lu le malheur de toute mère impuissante à sauver son enfant, un malheur étranger à toute notion de race, d'éducation ou de classe sociale, une douleur que seuls partageaient des parents éplorés. Durant les trois dernières années, Marie en avait, hélas ! vu plusieurs exemples. Elle avait aussi été témoin, souvent, de l'instant où ce désespoir se muait en joie.
Easa avait sauvé de nombreux enfants d'Israël. Aujourd'hui, apparemment, il avait sauvé un fils de Rome.