Citations de Katie Khan (43)
Et respirent une seule fois le froid de la nuit.
Ils contemplent l’aurore boréale qui se lève sur l’Arctique et les territoires du Nord, cette palette de verts qui se lève et qui danse au-dessus de terres qui seront peut-être habitées un jour, dans un futur qu’ils ne connaitront jamais.
Parler à l'être qui nous est le plus cher: on ne trouvera pas de meilleur moyen de passer les dernières minutes de notre vie.
La vie après la vie, c'est ce que nous laissons de nous dans le coeur des autres.
Ils ont regardé d'en haut notre petite planète, et ils ont vu que les frontières n'avaient aucun sens, qu'elles n'existaient même pas, et que les conflits n'avaient pas de sens parce que nous étions tous là ensemble.
«La vie après la vie, c’est ce que nous laissons de nous dans le cœur des autres….»
– C’est la fin. Leurs mouvements ne sont pas coordonnés, Carys respire trop vite – son souffle affolé sature son casque de cosmonaute. — C’est foutu. Je vais mourir… Elle tend le bras pour toucher Max, mais son geste le déporte plus loin, hors d’atteinte. — Mais non. — Si, on va mourir. Oh, mon Dieu ! Sa voix est saccadée, sa respiration superficielle. Le son ricoche sur les parois de verre du casque de Max. — Ne dis pas ça.
— Mais c’est vrai ! Oh, Dieu… Ils tombent dans l’espace en tournant sur eux-mêmes, deux grains de poussière sur le fond sombre de la nuit éternelle. — Ça va aller, on va y arriver. Max regarde autour de lui, mais il n’y a rien qui puisse les aider, rien d’autre que l’univers infiniment noir d’un côté et, de l’autre, la Terre suspendue en Technicolor dans l’espace.
- Peut-être, chuchota Carys, que certaines règles sont faites pour être détournées.
Après avoir pesé et comparé différents mode de vie, nous en choisissons un : tu ne crois pas que c’est ça, le sens véritable d’utopie ? Europia sentirait vite le rance si des gens comme moi ne remettaient pas de temps en temps en question le bien-fondé de certaines règles. Il vaut mieux être mort que cesser d’être curieux.
Quand on vous dit que quelque chose vous est refusé, je pense que c’est dans la nature humaine de commencer à en avoir envie.
Leur dispute silencieuse continue un moment tandis qu’ils dérivent vers l’obscurité, puis Max se roule en boule, les genoux remontés jusqu’au menton, les mains posées sur son casque. Et il hurle. Sans aucun moyen de se défendre, mal et trop peu entraîné par l’AEVE qui, à présent, l’abandonne au coeur de la nuit. Perdu, il hurle.
- Pourquoi ont-il fait ça ? demande quelqu'un.
A cause du pétrole ?
- Du pétrole, et aussi de l'argent, du pouvoir, du besoin de dominer
- Je t'ai vu courir plus vite que tout le monde ici.
Tu es capable d'improviser. De t'adapter. Mieux que personne. Tu devrais diriger l'équipe. Tu es fait pour être un leader.
- (...) je ne suis pas un soldat, et je suis encore moins un héros
Quand tu souffres d'un premier amour, ta confiance en toi et en les autres se trouve affectée. On ne s'en remet pas. Le corps ne sait pas oublier. Mais tu peux te servir de cette expérience pour grandir, et pour que le chapitre suivant de ta vie soit meilleur qu'il n'aurait été sans cela
Nous avons tous besoin de faire notre part
On ne peut pas faire confiance à une nation qui se croit supérieure aux autres
Une créature qui a souffert est plus sensible aux êtres qui lui ressemblent
- J'ai toujours pensé qu'à un moment donné, les choses deviendraient plus faciles. Qu'après avoir enduré tant d'épreuves, après nous être tant battus, nous aurions enfin un peu de chance.
Touchée par la profondeur de ses paroles, elle se penche vers lui pour le réconforter.
- Je pense que c'est dans la nature humaine de se battre.
Quand [la ceinture d'astéroïdes qui entoure maintenant la Terre] était apparue pour la première fois dans le ciel, la panique sur Terre avait été totale.
On avait caché les œuvres d'art dans des caves, on avait prêché l'apocalypse dans les lieux de prière en exhumant des sermons tirés de toutes les religions de l'Histoire, à la recherche d'un sens ou au moins d'un enseignement.
Les conséquences de la guerre entre le Moyen-Orient et les Etats-Unis avaient été reléguées au second plan, éclipsées par ce nouveau danger nettement plus universel ; la Russie s'était jointe en catastrophe aux voïvodes [pour favoriser l'égalité et aider à se débarrasser de toute identité nationale marquée, on n'utilise plus les noms des pays d'origine en Europia, chaque pays est désigné comme un voïvode]
Et puis, finalement, la ceinture d'astéroïdes était restée suspendue dans l'espace, autour de la Terre. (...)
Les nations qui en avaient encore la capacité se réunirent pour mettre leurs ressources sur les météorites en commun, celles du ciel et celles qu'on retrouvait à la surface. La quête de pierres de l'espace devint un passe-temps prisé et rentable. L'AEVE se dépêcha de mettre au point des simulations de vol et des cartes d'itinéraires avant d'envoyer ses meilleurs astronautes - mais aucun ne parvint à dépasser la ceinture.
La planète ainsi entourée devenait captive, incapable de communiquer avec le reste de l'univers. Le système solaire restait inexploré, l'espace interstellaire silencieux.
Depuis deux cents ans, les scientifiques clamaient que l'avenir se trouvait dans les étoiles, que la race humaine ne pouvait être sauvée autrement que par l'exploration d'autres galaxies, et voilà qu'elle se trouvait rivée à la Terre. Du point de vue technologique et philosophique, on venait simplement de faire un bond de deux siècles en arrière.
[Carys] Elle se disait que, plus tard, dans quelque futur incertain, elle se rappellerait ce moment.
S'imaginant filant à toute allure sur le vélo, cheveux au vent, elle sut que, ce soir-là, il lui fallait abandonner sa prudence habituelle. Max était le genre de personne qui réagissait moins à l'apparence des choses qu'à l'énergie dégagée sur le moment.