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Citation de michelekastner


Car, ce n'est pas la première procession, bien sûr. Ils avaient déjà marché le 1er août 1838, ce jour qu'on appelle depuis le Matin d'Août. Ils avaient alors posé d'immenses paniers sur leur tête et quitté les domaines de Mona et de Papine, se dirigeant toujours tout droit et sachant que, cette fois-ci, le Maître ne pourrait pas envoyer ses chiens à leurs trousses. La reine Victoria avait signé le document qui leur rendait la liberté. Leurs pieds étaient encore surpris de pouvoir désormais aller où ils voulaient, même si là où les anciens voulaient aller, c'était de l'autre côté de l'océan, et pour cela, il leur aurait fallu des ailes.
Ils n'étaient pas allés loin : à peine deux kilomètres, jusqu'à cette vallée qu'ils avaient appelée Augustown, la Ville d'Août, comme si c'était la liberté même qu'ils venaient de recevoir. La déception, ils l'apprendraient avec le temps. Il n'y avait là aucune liberté ; on n'en avait pas fini avec le jour du Maître. Le Maître avait juste changé de nom. Ce n'était plus Buckra, Maît' ou Massa, mais Patron, Miss, Sergent. Parfois même, le Maître avait changé de peau, passant du blanc au noir, ce qui rendait cette histoire de liberté encore plus compliquée. La marche serait encore longue ; un long voyage les attendait.
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