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Citation de Osmanthe


Je reprends ma marche vers la maison. Sur le côté gauche du boulevard, des gens noircis, quasi nus, restent assis, les yeux fixés vers le ciel, hagards. Je ne peux pas distinguer si ce sont des hommes ou des femmes. Sur la droite du boulevard, du matériel de lutte contre les incendies semble en bon état. Des personnes visiblement peu blessées s'affairent autour et le mettent en marche. Quand j'arrive, l'eau commence à couler. Un groupe de damnés se précipite. Des femmes se versent de l'eau sur la peau, et entreprennent de s'extraire les éclats de verre. Le sang coule. Les plus brûlés, à demi nus, cherchent désespérément à atteindre l'eau en se traînant sur leurs genoux déchirés. Tous se déplacent machinalement, sans bruit, sans un cri de douleur. Ils me font penser à des larves d'insectes. Quand l'horreur franchit les limites de tout raisonnement possible, dépasse l'entendement humain, je me demande si les gens ne deviennent pas insensibles à la douleur. N'est-ce pas déjà l'au-delà ?
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