Au milieu de rien, on trouve une richesse inépuisable », « D’abord la grande mort, et ensuite la grande vie », « Même si vous êtes séparé du Bouddha depuis des périodes incommensurables, vous ne l’avez pas quitté une minute ; même si vous êtes en face de lui à longueur de journée, vous ne lui avez pas fait face un seul instant ». (…) De telles phrases sont innombrables. Ces paradoxes obligent celui à qui ils sont destinés à prendre conscience des limitations de la logique et à trouver le moyen de sortir de l’impasse.
Zen » est la prononciation du mot chinois « chan », qui est lui-même une transcription phonétique du mot prakrit « jhana ». L’équivalent sanskrit de « jhana » est « dhyana » qui signifie « penser ». (…) Le mot « zen » apparaît pour la première fois dans la Chandogya Upanishad. Dans les premières traductions du sanskrit en chinois, le mot fut rendu par « pensée et pratique ». Les traductions plus tardives adoptèrent le terme « réflexion paisible ». La première expression signifie concentrer l’esprit sur un objet unique, y réfléchir profondément puis mettre cette réflexion en pratique. La seconde expression faisait référence à la pratique qui consiste à mettre son esprit au repos de manière à voir les choses avec plus de clarté. « Zen » a également été traduit par « jô », c’est-à-dire fixe, stable. Ce terme renvoyait au fait de fixer son esprit sur un objet unique de façon à le libérer de toute distraction.
Le zen, comme le bouddhisme lui-même, est un produit de l’Inde. Cependant, son ancienneté est bien plus grande que celle du bouddhisme. Son origine est liée à l’habitude des philosophes indiens d’échapper à la chaleur en s’établissant dans les forêts. Là, ils passaient leur temps en méditation et dans l’observance de cérémonies religieuses. Cette pratique consistant à s’asseoir dans une posture définie, sous un grand arbre, pour méditer était considérée comme un exercice religieux agréable. Le développement ultime en fut le zazen, la forme de méditation pratiquée dans l’école zen.