contrairement à l'idée trop largement répandue selon laquelle divers gouvernements s'étaient lancés sur les traces de l'ancien Reichsleiter, dans une chasse à l'homme à l'échelle mondiale, j'ai découvert qu'en réalité aucun pays ne s'en est préoccupé sérieusement.
Quelques jours auparavant, à l'aéroport Kennedy de New York, une femme était embarquée dans un avion à destinatiion de Düsseldorf. Là, elle aurait à répondre devant la justice du meurtre d'internées du camp de Ravenbrück où elle avait été gardienne SS. Près de trente ans s'étaient écoulés. Mariée à un Américain, elle habitait le "borough" new-yorkais de Queens, quartier bourgeois et conservateur, où elle édifiait ses voisins par sa sollicitude pour les chiens perdus.
Au début des années 50, les Alliés amnistièrent des milliers de criminel nazis dans des circonstances proprement scandaleuses, mais soigneusement dissimulées.
L'on apprend, grâce aux statistiques réunies par le Centre des recherches sur les crimes de guerre nazis de Ludwigsbourg, agence gouvernementale allemande aux intentions plus que louables, ayant un effectif d'environ cent personnes sous la direction d'un Munichois de 49 ans, le Dr Adalbert Rückerl, qu'un total de 100 000 ressortissants allemands et Volksdeutche, c'est-à-dire d'autres pays mais d'origine allemande, ont directement pris part au meurtre de victimes innocentes en tant que membre de divers groupes d'extermination. Selon le Dr Rückerl, les Alliés n'ont réussi à en appréhender que 50 000 pour les traduire en justice sous diverses inculpations de crimes de guerre. Mais sur ce nombre, 5025 seulement ont finalement été condamnés, et sur les 818 condamnations à mort prononcées, 489 seulement ont été effectivement appliquées.
Ce dernier en établissait de temps en temps des résumés à l'intention du Führer (lesquels étaient dactylographiés sur une machine à caractères exceptionnellement grands, car il déplaisait à Hitler d'avouer sa myopie en portant des lunettes).
Pour rompre la monotonie de sa garde nocturne, le jeune homme dont la tâche consistait à transmettre et à recevoir les télégrammes diplomatiques, mais non pas à les chiffrer ou à les déchiffrer concentra son attention sur les messages chiffrés qui passaient entre ses mains.
Quel jeu fascinant ! Réputés inattaquables, les codes et les chiffres des Etats Unis s'effondrent sous ses coups.
L'entreprenant télégraphiste se nomme Herbert Osborne Yardley.
C'est l'une des plus remarquables figures du monde mystérieux de la cryptographie.
C'est aux Etats Unis, le fondateur de cet art.
Le nouveau chiffre japonais allait leur permettre d'engager le premier match contre une machine.
Ce fut une rencontre épique.
Le premier service rudimentaire de ce genre fut à la fois le centre nerveux et le symbole de la diplomatie révolutionnaire.
En réalité, l'ennemi n°1 des codes et des chiffres n'est pas l'analyse.