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Citation de LiliMatoline


Chapitre deux :
«…— D’abord « jugeant » n’est pas un mot. Deuxièmement… je ne l’étais pas. Je ne te comprenais pas, c’est tout. Tu étais du genre trop décontracté à l’école, affirmai-je en frappant son bras lorsqu’il leva les yeux au ciel. C’est vrai, si j’avais eu l’air de juger, c’est parce que je n’étais pas sûr de moi. Je n’étais pas branché. J’étais ringard.
— Tu l’es toujours, dit-il avec un sourire presque adorateur qui me fit rougir.
— Peu importe. Je n’avais que mon cerveau à offrir. Je n’étais ni beau ni athlétique et je ne me faisais pas facilement des amis. Je n’étais pas comme toi.
Je fixai l’action à la télévision et j’attendis le retour des sarcasmes. J’étais conscient de la tension dans mes épaules et de la poussée de chaleur dans mes joues. Zane avait raison. J’étais toujours ringard. Ou idiot. De toute évidence, mon cerveau n’était pas un atout aussi spectaculaire que je le prétendais.
— Hé. Regarde-moi, Schuster.
— Ne m’appelle pas Schuster, Richards.
— Regarde-moi, Eric.
Son ton gentil et le timbre grave de sa voix me traversèrent, m’enracinant à lui et à l’instant présent. Je me tournai vers lui comme il me le demandait et il était plus proche que prévu.
— Quoi ? croassai-je, fixant sa bouche avant de le regarder courageusement dans les yeux.
L’honnêteté que j’y vis me rendit humble. C’était saisissant et réel et cela appartenait fermement au présent.
— Peu importe qui nous pensions être à l’époque. Je te connais maintenant.
— Que penses-tu savoir exactement ?
— Eh bien… je pense que tu as probablement passé au moins vingt fois ta main dans tes cheveux aujourd’hui pendant que tu faisais des conquêtes financières. Je pense que tu fais semblant de regarder le football avec moi, mais tu aimes le vin blanc que je t’ai acheté, alors ça ne te dérange pas et…
— Je suis toujours ringard nul, hein ?
— Ne change pas, dit-il en se penchant vers moi, assez près pour que je puisse voir des taches d’or dans ses yeux bleus. Je t’aime comme ça.
Je me figeai un instant, déchiré entre l’instinct de m’éloigner et mon besoin de savoir si j’étais le seul à ressentir ça. Zane posa sa main sur ma joue et frotta son nez contre le mien. Nous n’avions jamais été aussi proches...»
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