Aujourd'hui, 25% des jeunes filles ne connaissent pas la forme exacte de leur clitoris. Les rapports sexuels sont encore très axés sur la pénétration, la « domination masculine » et la culture du viol occupent toujours nos représentations.
Pour Laura Berlingo, gynécologue obstétricienne à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris, il est essentiel de questionner les normes qui dictent notre conduite, pour mieux les déconstruire et affirmer « une sexualité à soi », libérée et choisie
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"La relation sexuelle reste profondément asymétrique dans les faits, mais aussi dans les mentalités : les femmes " se donnent", les hommes prennent. (p. 26)
"Pour les femmes, l'interdiction absolue de" se donner" avant le mariage devient la sommation absolue de "se donner" au premier venu et de jouir même s'il s'y prend comme un manche" (p. 26)
"Connaître et enseigner le clitoris, oui. Mais ne pas imaginer que c'est un bouton magique. Le frotter telle la lampe merveilleuse d'Aladin ne fera pas apparaître le génie de la Jouissances." (p. 154)
"Peut-on réellement juger de la puissance d'un homme à l'aune de ses qualités érectiles ? Si c'était le cas, nombre de puissants de ce monde seraient immédiatement destitués." (p.183)
Néanmoins, un principe de compréhension réside peut-être dans la lecture de l'essai Une chambre à soi, de Virginia Woolf. L'autrice y montre qu'il est nécessaire de posséder son propre lieu et un minimum d'indépendance financière pour exercer sa liberté d'écrire et de créer. On peut mettre en parallèle le besoin de jouir d'un espace, mental et physique, temporel et financier, pour penser sa sexualité et la bousculer. (p. 69)
Mais cela nécessite en premier lieu de déconstruire son rapport à la pénétration. Et là je ne parle pas de la pénétration obligatoire du script hétérosexuel, non. Mais de la pénétration en elle-même. Ce n’est pas être humilié·e que d’être pénétré·e. Pénétration rime encore trop souvent aujourd’hui avec domination, voire humiliation. C’est l’humiliation le plus problématique. (p. 184-185)
La prostate, ou point P. Le dernier tabou ? On en parle de plus en plus, pourtant je ne suis pas sûre que beaucoup d’hommes hétérosexuels passent à l’acte, et on manque de statistiques là-dessus. D’après ceux qui ont essayé, les orgasmes prostatiques sont réputés plus forts, plus profonds. (p. 184)
C'est bien un acte fort et engagé de résister au script tout tracé de l'hétérosexualité. Un processus qui nécessite, de fait, les hommes. Une marche vers l'égalité qui ne peut se faire qu'avec eux. (p. 105)
Le désir commence par l’intellect. Une brèche dans le champ des fantasmes, ouverture nécessaire à, peut-être un jour, un passage à l’acte. (p. 187)