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Citation de paraty62


Mme Bonnard sourit. Elle reprit sa marche, plus lentement, suivie par Mme Lavoine, et posa la main sur le bras de sa compagne.
« Tu n’en croiras pas tes oreilles », annonça-t-elle sur le ton d’une conspiratrice. Elle fit une pause théâtrale, puis lâcha enfin : « Isabelle est revenue à Beaufort ! »
Cette annonce ne provoqua pas la réaction espérée : Mme Lavoine fronça les sourcils.
« Isabelle ?
— Pour l’amour de Dieu, Marie, ne me dis pas que tu ne te souviens pas d’Isabelle, la lavandière… Ce fut un tel scandale ! »
Mme Bonnard prononça ce dernier mot en le dégustant comme un bonbon. La lumière se fit dans l’esprit de Mme Lavoine.
« Isabelle, l’orpheline ?
— Cette dévergondée qui a quitté le village pour courir après le jeune Latour !
— Ah oui, je me rappelle ! Il l’avait abandonnée…
— Qu’espérait-elle ? fit Mme Bonnard avec dédain. Un jeune homme d’aussi bonne famille ne pouvait pas s’engager dans une relation sérieuse avec une fille de rien comme elle !
— Elle était si jeune, la pauvre. Elle s’est fait des illusions…
— Elle était assez âgée pour savoir ce qu’était la décence. » Mme Bonnard était décidée à couper à la racine toute pitié que la nouvelle venue aurait pu inspirer à son amie. « Et au lieu de reconnaître avec humilité son erreur et de tâcher de s’amender, elle l’a suivi, comme une véritable traînée ! Tu aurais fait ça, toi, Marie ?
— Heu… non. Tu as raison.
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